Une possible ouverture du ciel aux compagnies aérienne étrangère, signerait la mise à mort de la compagnie Air Algérie, confrontée à des difficultés liées notamment à sa flotte vieillissante et un personnel en sureffectif, selon les experts.
Le gouvernent semble attendre le parachèvement du plan de développement 2013/2017 de la compagnie pour envisager l’Open sky.
L’ouverture du ciel algérien aux compagnies aériennes étrangères, l’Open Sky, « n’est pas à l’ordre du jour », a affirmé, mercredi à Alger, le ministre des Transports, Amar Ghoul. Lors d'une conférence de presse animée en marge d'une journée d'étude sur le permis de conduire biométrique, M. Ghoul a précisé que l’Algérie ira inévitablement vers l’open Sky, mais pas « dans les conditions actuelles ». « Cela n'est pas avantageux pour nous », a-t-il lâché, expliquant que les conclusions des débats d’experts nationaux et étrangers sur cette question abordée lors des assises des transports prédisaient la mise à mort du pavillon national.
Le ministre s’exprimait en réaction à la compagne médiatique qui a ciblé la compagnie aérienne nationale après le crash au Mali, le 24 juillet dernier, de l'appareil de la compagnie espagnole Swift Air affrété par Air Algérie pour assurer le vol AH5017 reliant Ouagadougou à Alger. L’Open Sky a été mis au goût du jour par des experts et des médias après ce dramatique accident qui a engendré un chamboulement du programme de vol de la compagnie nationale. Des experts ont vu dans l’ouverture du ciel la panacée en ce sens qu’il va inéluctablement pousser la compagnie Air Algérie à s’améliorer notamment en termes de tarifs, de prestations et de ponctualité.
L’Algérie a signé des accords bilatéraux avec quelques pays notamment l’Italie, le Qatar et la Turquie pour l’accroissement des vols hebdomadaires de leurs compagnies nationales respectives. Ces compagnies commencent à grignoter des parts de marché à la compagnie nationale qui connait des difficultés liées notamment à sa flotte vieillissante et un personnel en sureffectif.
Situation fragile
Cette situation fragile pourrait signer la mise à mort de Air Algérie en cas d’ouverture du ciel d’autant qu’elle ambitionne de construire un hub aérien à Alger avec l'acquisition de 16 nouveaux avions d'ici à 2016 pour renforcer ses liaisons avec le continent africain.
Ainsi, la question de l’ouverture du ciel ne sera évoquée, selon toute vraisemblance, qu’après l’achèvement du plan de développement de la compagnie 2013/2017, approuvé par le gouvernement. Ce plan a commencé à porter ses fruits puisqu’Air Algérie table déjà sur une hausse à 5 millions de passagers transportés sur ses lignes en 2014, contre 4,8 millions en 2013 avec une hausse des passagers transportés à l’international, selon le PDG de la compagnie, Mohamed Salah Boultif.
Toutefois, ces performances restent infimes devant celles réalisées par la compagnie marocaine, Royal Air Maroc (RAM), consacrée leader aérien africain en 2013, et néanmoins son principal concurrent pour son projet de futur hub africain. Des résultats qui la placent 2ème dans le top 15, en termes de sièges-passagers mensuels, sur le segment intercontinental (Afrique-Europe) derrière Air France, grâce à l’accord « Open Sky » signé en 2006 entre le Maroc et l’Union européenne, selon la société d’analyse Innovata. Cette expérience réussie dans l’ouverture du ciel, fait des émules au Maghreb. Après cette expérience marocaine, la Tunisie veut tenter l’open Sky avec l’Union européenne.
Source de l'article Maghrebemergent
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