Alors que les côtes méditerranéennes ont de nouveau été frappées par plusieurs drames de l’immigration à la fin du mois d’août, l’Union européenne a annoncé le lancement de l’opération « Frontex + », destinée à aider l’Italie, principal pays concerné par l’afflux de migrants sur ses côtes.
Les corps de 170 migrants d’origine africaine ont été retrouvés au large de la Libye cette semaine. L’embarcation, sur laquelle se trouvaient essentiellement des Erythréens et des Ethiopiens, s’était retournée quelques jours plus tôt.
En Italie, au sud de l’île de Lampedusa, plus de 3 500 clandestins ont été recueillis par les garde-côtes italiens le week-end dernier. Certains n’ont pas survécu.
En tout, ce sont plus de 300 clandestins qui ont trouvé la mort la semaine dernière. Ces derniers jours ont été les plus meurtriers de 2014 en Méditerranée pour les migrants qui cherchent à traverser la mer pour rejoindre l’Europe.
Partager le fardeau
Face à l’ampleur du phénomène, et près d’un an après la mort de plus de 300 migrants sur l’île de Lampedusa, l’Union européenne a décidé de prendre les devants. L’Italie, qui avait lancé l’opération de sauvetage d’urgence « Mare Nostrum » en octobre dernier, ne cessait d’enjoindre les 28 Etats membres de l’UE de partager un fardeau qu’elle ne pouvait porter seule.
L’UE a ainsi annoncé, mercredi 27 août à Bruxelles, le lancement en novembre prochain de l’opération « Frontex + », qui prendra le relais de « Mare Nostrum » pour laquelle l’Italie débourse chaque mois 9 millions d’euros. La Commission européenne, par le biais de sa commissaire aux Affaires étrangères Cecilia Malmström, a ainsi appelé les pays européens à mettre la main à la pâte.
« Pas les mêmes proportions »
Cette nouvelle opération n’aura cependant « pas les mêmes proportions » que « Mare Nostrum », a déclaré la commissaire européenne. « L’opération italienne a été très ambitieuse et nous ne savons pas si nous pouvons trouver les moyens pour faire exactement ce que l’Italie a fait », a ajouté Mme Malmström.
« Nous allons demander une contribution aux autres États membres », a indiqué le ministre italien de l’Intérieur, Angelino Alfano. « Plus ils participeront en procurant des navires et des hélicoptères, plus grande sera l’extension de l’opération Frontex + ».
L’objectif de l’opération restera néanmoins le même que « Mare Nostrum » : contrôler les frontières de la Méditerranée, secourir les embarcations de migrants, accueillir les survivants et traiter les demandes d’asile. Mais l’implication des pays du nord et du sud de l’UE élargira son champ de compétence et d’action. Les dispositifs déjà déployés par l’agence Frontex (Hermès et Aenea) seront fusionnés et étendus.
Plus de 100 000 clandestins en Italie en 2014
Selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR), l’Italie a vu débarquer plus de 100 000 migrants clandestins par la mer sur ses côtes depuis le début de l’année 2014.
« Il y a urgence à trouver une solution car le nombre de migrants est en augmentation, en raison notamment de l’instabilité au Moyen-Orient », rappelle Maëlan Le Goff, chercheuse au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), interrogée par La Croix.« La Libye est devenue un pays de transit important ces dernières années. L’instabilité politique qui y règne favorise ces mouvements », indique-t-elle.
Source de l'article JOL Press
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