Les programmes de coopération régionale dans le voisinage de l'UE stimulent le dialogue politique et contribuent à la stabilité régionale, « une prouesse étant donné les contextes régionaux difficiles » des deux zones couvertes par la politique européenne de voisinage (PEV).
C'est l'une des conclusions d'une évaluation indépendante de la coopération régionale de la PEV (Est et Sud) sur la période 2004-2010, désormais disponible sur le site internet de la DG Développement et coopération – EuropeAid.
Les interventions régionales de l'UE « contribuent à la réussite des objectifs de la PEV, en particulier au développement d'une zone de prospérité et de bon voisinage, et répondent aux problèmes et aux priorités dans les deux régions », révèlent les conclusions du rapport.
L'évaluation vise à tirer des enseignements clés afin d'améliorer les stratégies et programmes actuels et futurs de la Commission européenne. Elle est axée sur l'analyse du soutien régional fourni par la Commission dans les domaines suivants : intégration économique régionale, transports, énergie, environnement/eau, migration/sécurité, bonne gouvernance/justice et société civile.
Pour la période 2004-2010, la Commission a dégagé un total de 9,6 milliards d'euros en faveur des pays couverts par la PEV. Sur ce total, 1,4 milliard d'euros (soit 15 %) ont été libérés via la coopération régionale – 573 millions d'euros (40 %) pour l'Est, 811 millions d'euros (57 %) pour le Sud et les 50 millions restants pour des programmes couvrant les deux régions.
Si l'on observe les allocations par habitant, la région Est a reçu proportionnellement plus de fonds de la coopération régionale (7,9 euros par habitant, contre 4,2 euros par habitant pour le Sud).
Le rapport indique que l'approche de la Commission européenne, qui consiste à adapter sa stratégie d'intervention à chacune des deux régions, s’est avérée « assez efficace et pertinente en ce qui concerne ses principaux objectifs de coopération et la réponse aux besoins dans les pays partenaires ». Le principal objectif des stratégies de la PEV est de rapprocher les voisins de l'UE des sphères politique, économique et culturelle européennes. « Cette évaluation prouve que les programmes régionaux ont donné des résultats positifs. »
Le lancement de l'IEVP (instrument européen de voisinage et de partenariat) en 2007 a permis à la coopération de « devenir de plus en plus pertinente dans ses domaines d'action prioritaires, et les mécanismes de fourniture de l'aide sont devenus plus efficaces », ajoute le rapport.
Les auteurs indiquent que la création de réseaux nationaux a été un instrument clé du soutien au développement des capacités régionales et des mécanismes de coopération dans différents domaines. Et d'ajouter que la coopération régionale a servi de catalyseur pour la mobilisation d'autres ressources financières, tandis que« des améliorations significatives sont apparues en termes d'attraction des investissements étrangers, notamment dans le Sud, et d'expansion des échanges avec l'UE ».
Toutefois, l'évaluation précise que les résultats ne sont pas identiques dans tous les secteurs et avance deux explications :
- les objectifs poursuivis ne correspondaient pas toujours aux priorités principales dans les pays partenaires, ce qui a parfois conduit à un manque d'engagement de la part des partenaires, avec un impact négatif sur l'appropriation et la durabilité des activités régionales, ainsi que sur l'efficacité et l'efficience ; le rapport cite notamment l'intégration commerciale régionale, la migration et la justice, ainsi que des domaines non prioritaires comme la fourniture d'énergie renouvelable.
- une mauvaise coordination des interventions bilatérales. Par conséquent, plusieurs opportunités d'amélioration de l'efficacité et de l'efficience des interventions régionales n’ont pas été saisies.
Le rapport inclut un certain nombre de recommandations, notamment en ce qui concerne le choix des homologues locaux, une participation accrue des délégations de l'UE, davantage d’attention aux questions de durabilité, l'augmentation des synergies entre les programmes bilatéraux et régionaux à travers des mécanismes mieux structurés.
En ce qui concerne l'intégration économique régionale, le rapport recommande d'intensifier les activités de sensibilisation dans les quatre pays de l'accord d'Agadir (Égypte, Jordanie, Maroc et Tunisie), ainsi que la promotion de la libéralisation des échanges de services et d'investissements. Dans les deux régions de la PEV, le rapport propose d’élargir les projets qui libèrent des ressources pour les investissements en capital-risque et le secteur privé.
En ce qui concerne le soutien à la société civile, les auteurs soulignent que le Printemps arabe offre une occasion unique de soutenir une société civile réelle et indépendante dans la région. Les efforts doivent se poursuivre en vue de développer un nouveau dialogue incluant des partenariats avec des organisations indépendantes de l'État et d'assurer que l'engagement politique de l'UE se reflète dans la mise en œuvre de ses programmes.
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