La cinquième réunion de la commission parlementaire mixte s'est tenue le 18 septembre au Parlement européen. Plusieurs dossiers urgents : Accord de pêche, Partenariat pour la mobilité, Accord de libre-échange avancé...
La diplomatie marocaine, officielle et parlementaire, s’active pour renforcer le partenariat entre le Royaume et l’Union Européenne et faire aboutir les chantiers stratégiques qui lient les deux parties.
A l’occasion de la cinquième réunion de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, tenue le 18 septembre au Parlement européen à Bruxelles, députés, conseillers mais aussi diplomates, journalistes et représentants d’institutions constitutionnelles marocaines ont multiplié les rencontres formelles et informelles avec leurs homologues européens afin de défendre les intérêts du Maroc et éclairer l’opinion européenne sur les évolutions que connaît le pays. Il faut dire qu’il y a du pain sur la planche pour ces responsables et les dossiers liant le Royaume à l’UE ne sont pas des moindres : Accord de pêche, Partenariat pour la mobilité, Accord de libre-échange approfondi…
Concernant l’accord de pêche, rappelons qu’il a été signé le 24 juillet dernier par le Maroc et l’Union Européenne après six rounds de négociations. D’une durée de quatre ans, il permettra à 126 navires de 11 pays européens d’accéder de nouveau aux eaux marocaines, moyennant une enveloppe de 40 millions d’euros. L’accord doit encore être ratifié par le Parlement européen, et c’est à ce niveau que l’action de la diplomatie marocaine prend son sens. D’une part, la dernière plénière du Parlement européen est prévue au mois de novembre avant sa dissolution suite aux élections européennes qui auront lieu début 2014.
Si l’accord n’est pas ratifié avant cette échéance, son entrée en vigueur risque d’être retardée. En effet, la prise de connaissance du dossier par les nouveaux députés et la convergence de leurs positions nécessiteront du temps, ce qui explique la mobilisation des parlementaires marocains pour faire avancer ce chantier. D’autre part, qui dit Parlement dit lobbying. Et sur ce dossier, les actions de lobbying ne manquent pas, notamment de la part de certains pays qui ne voient pas d’un bon œil cet accord de pêche. Sur cet aspect, le travail des parlementaires et de la diplomatie marocaine est notoire, notamment pour clarifier la situation des droits de l’Homme dans les provinces du Sud.
Des avancées saluées par les parlementaires européens
D’ailleurs, Driss Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme, a été invité à cette cinquième réunion de la commission parlementaire mixte pour exposer les avancées en matière des droits de l’Homme au Maroc en général et dans les provinces du Sud en particulier. M. Yazami a également saisi l’occasion pour démentir plusieurs constats avancés par Charles Tannok, rapporteur du comité des affaires étrangères du Parlement européen, dans son rapport sur les droits de l’Homme dans la région du Sahel.
Pour ce qui est du Partenariat pour la mobilité, que l’Union européenne a signé avec plusieurs pays dont le Maroc, de l’aveu même des responsables européens, le Royaume est le partenaire de l’union qui a le plus participé à la négociation de l’accord en vue de se l’approprier. Ce partenariat, qui couvre tous les aspects de la migration (régulière, irrégulière, protection des droits des migrants…) est en passe d’être mis en œuvre. Une délégation de l’UE devait d’ailleurs se rendre au Maroc les 24 et 25 septembre pour discuter des dispositions et des modalités d’application du partenariat.
Parmi les mesures prévues, un accord pour la facilitation des procédures d’octroi des visas au profit de certaines catégories socioprofessionnelles. S’agissant enfin de l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), des sources au sein du Service européen de l’action extérieure rapportent que le dossier avance lentement et que les deux parties sont en désaccord sur certains points concernant le volet «Services».
Toujours selon les mêmes sources, les équipes marocaine et européenne sont actuellement en train de revoir les paramètres et les objectifs de l’accord, ce qui, aux yeux de plusieurs parlementaires marocains, est nécessaire compte tenu des enjeux d’un tel partenariat et du poids du secteur tertiaire dans l’économie marocaine. «Nous voulons éviter les erreurs commises dans le cadre de l’accord de libre-échange sur les biens industriels», résume un député.
Outre ces dossiers stratégiques, la cinquième réunion de la commission parlementaire mixte a été l’occasion pour les parlementaires marocains d’exposer les évolutions de plusieurs chantiers marocains, notamment la régionalisation, les réformes politiques, l’énergie et la création d’emplois. Globalement, les responsables européens ont noté avec satisfaction les avancées enregistrées par le Royaume dans tous ces domaines. Cela dit, ils ont tenu à relever le retard accusé dans la mise en œuvre de la Constitution.
Par Souhail Nhaili - Source de l'article La Vie éco
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