L'Union pour la Méditerranée a tenu cette semaine à Barcelone son 1er Forum économique de la Méditerranée occidentale. En marge de celui-ci, le patronat maghrébin a lancé le projet de création d'une "Union maghrébine du commerce et de l'investissement". Enjeu : le coût du "non Maghreb" chiffré à 520 milliards de dollars par les intéressés.
Patrons de tous les pays maghrébins, unissez-vous! Ce projet qui patine depuis longtemps va peut-être trouver un nouvel élan.
Le 23 octobre à Barcelone, des acteurs économiques ainsi que des entrepreneurs de la rive Sud de la Méditerranée (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie), et ceux de la rive Nord (France, Italie,Espagne, Malte et Portugal) se sont rencontrés lors du "1er Forum économique de la Méditerranée" organisé par l'Union pour la Méditerranée (UPM) à Barcelone.
Avec côté européen, la présence de Laurent Fabius ou bien sûr Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol. Le nouveau ministre des Affaires étrangères du Maroc, Salaheddine Mezouar y a lui aussi fait sa première apparition hors du Maroc.
En marge de ce "Dialogue 5+5", suscité par Fathallah Sijilmassi, secrétaire Général de l'UPN et ancien ambassadeur du Maroc en France et ex-patron de l'Agence marocaine des investissements (AMDI), le patronat maghrébin a surtout lancé l’idée d’une nouvelle organisation commune, à savoir l’UMCI pour l'Union maghrébine du commerce et de l'investissement.
Le projet a été acté au sein d’une rencontre de l’Union Maghrebine des Employeurs (UME) qui regroupe les organisations patronales de cinq pays : Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie (1). L'UME a été créée en 2007.
Selon un communiqué de ces organisations patronales "Vingt cinq ans après la création par les dirigeants politiques de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), les organisations patronales (…) réunies autour de l'Union Maghrébine des Employeurs (UME) ont entériné le principe de la création prochaine, de l'Union Maghrébine du Commerce et de l'investissement (UMCI)."
Derrière ce doublon apparent, il y sans doute le fait que l’UME était voulue comme une des déclinaisons économiques de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Cette dernière dont le siège est au Maroc à Rabat, est une organisation à but économique et politique constituée de l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie.
Mais, elle est au point mort en raison notamment des tensions politiques persistants entre le Maroc et l’Algérie en particulier au sujet du Sahara occidental à la souveraineté disputée.
Conséquence, la frontière entre l'Algérie et le Maroc est fermée depuis 1994 empêchant toute transversalité économique ou logistique dans l’ouest de l’Afrique du Nord.
À cela s'ajoutent les troubles persistants en Tunisie ou le chaos qui règne en Libye. L'idée des fédérations patronales maghrébines est donc de tenter de dépasser ces obstacles politiques. Et pour cause : l'abscence d'intégration économique coûte cher à la région, un phénomène pointé par de nombreux rapports notamment de la Banque mondiale.
Selon les patrons des patrons maghrébins "la création de l'UMCI répond d'abord aux préoccupations des cinq pays qui doivent faire face aux défis de créations d'emplois et de croissance. Seule une dynamique à travers l'UMCI pourra résorber le coût du non-Maghreb pour les pays de la région, et qui est estimé à 2,5 % de leur PIB consolidé soit 530 milliards de dollars".
"Concrètement, il s'agira de proposer un mécanisme applicable et adapté en vue de développer le commerce intra-maghrébin qui ne représente aujourd'hui que 3% des échanges commerciaux de l'ensemble des pays du Maghreb Arabe, lequel mécanisme devient une nécessité pour l'avenir de la région", poursuit le communiqué des cinq organisations.
Et la suite ? L’UMCI devrait voir le jour en février 2014 au Maroc à Marrakech, à l'occasion du troisième "Forum maghrébin des employeurs", organisé par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
"L'UMCI servira (..) de catalyseur pour créer la confiance et lever les entraves à l'investissement", selon Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM.
Reste à passer à la phase active.
Par Nasser Djama et Pierre-Olivier Rouaud - Source de l'article Usine Nouvelles
(1) Confédération algérienne du patronat, Confédération générale des entreprises du Maroc, Conseil du patronat libyen, Union nationale du patronat mauritanien, Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat
Vive le libre échange.
A l’issue de la rencontre de Barcelone, les patronats des pays du Dialogue 5+5 ont signé une "déclaration conjointe" visant à "soutenir le processus d’intégration commerciale grâce à des accords de libre-échange approfondis et complets". Cette déclaration paraphée côté européen par le Medef, la Confindustria ou le CEOE appelle notamment l’Union Européenne à encourager ses partenaires sud-méditerranéens afin de favoriser le libre échange approfondi et global, et encourager les pays de l’Accord d’Agadir (projet de zone commerciale euro-méditerranéenne) à concrétiser leur zone de libre échange et l’étendre à tous les pays du sud de la Méditerranée.
A l’issue de la rencontre de Barcelone, les patronats des pays du Dialogue 5+5 ont signé une "déclaration conjointe" visant à "soutenir le processus d’intégration commerciale grâce à des accords de libre-échange approfondis et complets". Cette déclaration paraphée côté européen par le Medef, la Confindustria ou le CEOE appelle notamment l’Union Européenne à encourager ses partenaires sud-méditerranéens afin de favoriser le libre échange approfondi et global, et encourager les pays de l’Accord d’Agadir (projet de zone commerciale euro-méditerranéenne) à concrétiser leur zone de libre échange et l’étendre à tous les pays du sud de la Méditerranée.
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