La vingt-neuvième session du Comité intergouvernemental d’experts (CEI), consacrée au thème « L’industrialisation pour un développement durable et inclusif en Afrique du Nord », a ouvert hier ses travaux, mardi 4 mars, dans la capitale marocaine, Rabat.
L’ouverture s’est faite en présence du ministre délégué chargé du Budget du Royaume du Maroc, M. Idriss Azami Al Idrissi, du ministre libyen de la Planification, M. Mehdi Ghania, du Secrétaire général de l’UMA, M. Habib Ben Yahia, ainsi que des représentants du Système des Nations unies et d’Organisations internationales et régionales.
C’est la Directrice du Bureau de la CEA ( Commission économique des Nations unies pour l’Afrique) pour l’Afrique du Nord, Mme Karima Bounemra Ben Soltane, qui a ouvert les travaux en déclarant que la 29e session du CEI « se tient dans un contexte international et régional porteur d’espoirs et de défis pour les pays de la région, dans leurs efforts pour une transformation structurelle de leurs économies et leur marche vers un développement durable et inclusif. »
Après avoir passé en revue la situation économique en 2013 au niveau international, au niveau des pays émergents et de l’Afrique dans son ensemble, Mme Bounemra Ben Soltane a rappelé qu’en Afrique du Nord, « le ralentissement de l’économie mondiale, combiné aux effets de la durée des transitions politiques dans certains pays et la montée des risques sécuritaires, se sont traduits par une forte contraction du PIB régional, dont la croissance annuelle moyenne s’est établie à 2,5% en 2013, contre 6,6% en 2012. Le marché domestique a été le principal moteur de croissance, la demande extérieure adressée à la région s’étant inscrite en baisse, en raison notamment des faibles performances de ses principaux partenaires, les pays de la zone euro ».
Le tableau brossé par Mme Karima Bounemra, concernant la situation économique et sociale en Afrique du Nord, n’est guère brillant. Toutefois, selon elle, « le redressement de la croissance mondiale observé au 4e trimestre 2013, qui semble se poursuivre en ce début d’année, et la réduction espérée des facteurs d’instabilité dans la région, laissent entrevoir des perspectives favorables pour l’Afrique du Nord, avec une croissance qui devrait s’établir à 4,2% en 2014. »
Cette lueur d’espoir, Mme Bounemra Ben Soltane l’explique par le fait que « l’Afrique du Nord dispose d’atouts majeurs, dont son réseau d’infrastructures en expansion, sa centralité géostratégique au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et du monde arabe, les perspectives de croissance à moyen terme du Continent africain et, surtout, le potentiel non encore valorisé de son marché intra-régional. »
Prenant à son tour la parole, le Secrétaire général de l’UMA, M. Habib Ben Yahia, s’est félicité de l’ « excellente relation » qui lie l’Union à la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique et « plus spécialement » son bureau pour l’Afrique du Nord. Selon lui, « la CEA a toujours aidé l’UMA dans ses efforts d’intégration régionale, et ce, depuis la signature d’un accord de coopération entre les deux parties, le 27 décembre 1994 ». Il a rappelé à cet effet le financement par la CEA d’un certain nombre d’études sur le commerce intra-maghrébin, sur l’harmonisation des codes d’investissement maghrébins, sur le mécanisme de financement des institutions de l’UMA etc.
M. Ben Yahia a estimé que « l’industrialisation de l’Afrique du Nord est une thématique centrale dans la mesure où elle est au cœur de l’intégration maghrébine. L’un des objectifs du traité de l’UMA, a-t-il expliqué, est la mise en place d’une stratégie maghrébine d’industrialisation et la réalisation de projets industriels communs. » M. Ben Yahia a mis en exergue « le rôle essentiel de l’industrialisation dans le développement de pays du Maghreb et son impact aussi bien sur la création d’emplois que sur la production de richesses. »
Pour lui, « l’UMA, grâce à sa taille et au nombre de ses habitants, offre des opportunités réelles pour réaliser des économies d’échelle et renforcer ainsi sa compétitivité dans plusieurs domaines où le Maghreb détient un avantage comparatif certain. » M. Ben Yahia a expliqué également que « l’intégration maghrébine devrait permettre le développement de chaînes de valeur régionales et de créer de véritables filiales industrielles intégrées. » Car, ajoute-t-il, « le Maghreb dispose de ressources énergétiques importantes : pétrole, gaz, charbon, fer, sans parler des énergies renouvelables et d’une main-d’œuvre qualifiée et abondante, autant d’ingrédients de nature à faire de l’Afrique du Nord un pôle industriel régional, capable non seulement de s’imposer sur le marché international, mais aussi d’attirer des investissements étrangers. »
Comment réaliser ce rêve de voir le Maghreb devenir un pôle industriel régional ? L’un des moyens est le sujet de la table ronde prévue dans le programme et qui concerne le développement des chaînes de valeur régionales qui pourraient aider à accélérer la diversification et la sophistication des économies nord-africaines
Par Hmida Ben Romdhane - Source de l'article l’Économiste maghrébin
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