La France s’engage pour la transition économique en Tunisie -

Alors que la Tunisie a remporté le pari de la transition politique en adoptant une nouvelle Constitution en février 2014, elle s’attèle désormais au prochain chantier majeur : l’économie. C’était l’objet de la Conférence « Investir en Tunisie, Start up democracy ».
valls_en_tunisie.jpgLa Conférence internationale de soutien à la Tunisie « Investir en Tunisie, Start up democracy » s’est tenue, à Gammart, le lundi 8 septembre 2014, sous la co-présidence du Premier ministre français, Manuel VALLS, et du Président de la République tunisienne, Moncef MARZOUKI, et en présence notamment de Laurent FABIUS, ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Mehdi JOMAA, Chef du gouvernement tunisien, Mustapha BEN JAAFAR, président de l'Assemblée nationale constituante tunisienne. Organisée en lien étroit entre la France et la Tunisie, cette Conférence avait pour objectif de présenter des projets majeurs pour l’avenir de la Tunisie, dans les domaines-clés du numérique, de la sécurité, des énergies renouvelables et de l’agriculture notamment, afin de trouver des investisseurs.
 
Quelque trente pays ont fait le déplacement, dont l’Algérie, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, la Chine, les Etats-Unis, le Maroc, les monarchies du Golfe, ainsi qu’une cinquantaine d’institutions financières et économiques, entreprises, fonds d’investissement, banques internationales (FMI, BM, BEI, etc.) et organisations internationales. Par sa présence, la communauté internationale a affirmé tout son soutien et sa confiance en le futur modèle économique de la Tunisie.
 
La Conférence s’est tenue à un mois des élections législatives et à deux mois de l’élection présidentielle, et alors que la situation économique du pays reste marquée par un chômage élevé, une balance commerciale dégradée et une croissance au-dessous de son potentiel. Mehdi JOMAA, Chef du gouvernement tunisien, a indiqué que la Conférence marquait « le début de la relance économique après la quasi-stabilité politique réalisée malgré les difficultés ».
 
La Conférence fut le fruit de « la force des liens bilatéraux » entre la France et la Tunisie
 
Signe politique fort, le Premier ministre a consacré son premier voyage en dehors de l’Union européenne à la Méditerranée, et, significativement, au pays qui a initié les mouvements arabes, la Tunisie, qu’il a appelée à exercer pleinement « son rôle de leader ».
 
Dans son allocution d’ouverture, le Premier ministre a affirmé que « la France est aux côtés de la Tunisie et des Tunisiens et accompagnera la transition économique du pays. Les entreprises françaises n’ont jamais perdu confiance en la Tunisie, la France demeure le 1er partenaire économique de la Tunisie qui peut toujours compter sur nous ». 
 
Le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent FABIUS, a également indiqué vouloir « mettre en évidence le soutien international, créer un choc de confiance pour stimuler l’investissement en Tunisie. La Tunisie a tous les atouts pour réussir, reste que l’environnement doit encore gagner en sécurité… Tout le monde vous fait confiance ». C’est dans cette perspective qu’il avait nommé Pierre DUQUESNE, Ambassadeur chargé des questions économiques de reconstruction et de développement, Coordinateur français de la Conférence « Investir en Tunisie ».
 
Le Premier ministre français a soutenu la relance de la Tunisie, meilleur rempart contre le terrorisme
 
Le gouvernement tunisien a présenté un projet ambitieux et lancé un appel à l’investissement dans la start up Tunisie. Le « projet d’avenir » a été dévoilé sous la forme de 22 projets dont 18 publics et 4 projets sous forme de partenariat public/privé. Il s’inscrit dans l’objectif « d’édification d’un Etat de droit garant de l’inclusion et de la justice sociale requise » et permettant de « prémunir le pays d’un éventuel retour de la dictature, de mettre en place un nouveau style de gouvernance et d’assurer une démocratie pérenne », a indiqué M. JOMAA. « Investir, c’est consolider la paix et la sécurité. La Tunisie de demain fait rêver, il faut y croire pour pouvoir partager demain les dividendes », a-t-il ajouté.
 
Reconnaissant le fait que, contre le terrorisme, « le remède, c’est de lutter contre le chômage et bâtir une société démocratique et prospère », M. VALLS a pleinement soutenu le plan de réformes établi par le gouvernement intérimaire en Tunisie.
 
Concrètement, le Premier ministre français a annoncé que la France apporterait un soutien financier à l’économie tunisienne à hauteur de 12 millions d’euros, dédiés à la modernisation des infrastructures, notamment des ports de Radès, Bizerte et La Goulette. Il a évoqué les nombreux partenariats en préparation entre la France et la Tunisie, dans les domaines notamment de l’économie numérique, de l’agriculture et des énergies renouvelables. Enfin, il s’est engagé en faveur du développement et de l’emploi en Tunisie, affirmant que la France avait créé quatre mille emplois dans le pays.
 
Le numérique, clé du développement
 
Ainsi que le  ministre tunisien de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l’Information et de la Communication, M. Tawfik JELASSI, l’avait annoncé lors de sa venue à la Délégation interministérielle à la Méditerranée, le 16 juin 2014, le domaine du numérique a largement été mis en avant.
 
Manuel VALLS a souligné le soutien de la France au développement de l’économie numérique en Tunisie. C’est dans cet esprit, a-t-il rappelé, que la France sera l’invitée d’honneur du Forum ICT4ALL 2014  et sera représentée par sa Secrétaire d’Etat chargée du numérique, Axelle LEMAIRE (22-24 septembre 2014, à Hammamet (Tunisie)).
 
Diaspora tunisienne en France : un atout pour les deux pays
 
Enfin, Manuel VALLS a également saisi cette opportunité pour rappeler combien la diaspora tunisienne en France, forte de 700 000 personnes, est « une chance pour la France » pour développer la coopération économique entre les deux pays. Dans cette perspective, le Premier ministre a indiqué qu’il souhaitait faciliter la délivrance des visas d’entrée pour les étudiants, les chercheurs, les artistes et les entrepreneurs dont les compétences sont recherchées en France.

Source de l'article Dimed

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