Il n'y pas d'avenir pour le développement de la Méditerranée en l'absence d'une coopération accrue, d'un dialogue ouvert et d'une compréhension mutuelle entre tous les pays de cette région. Nos défis et objectifs communs sont de construire un monde meilleur et une économie prospère pour les populations Méditerranéennes.
L'intégration économique doit être une priorité pour la région, elle devrait être l'essence d'une véritable source d'actions concrètes et fructueuses. Cette intégration reste tributaire d'une mobilisation de tous les pays de cet espace et doit être couronnée d'actions régulières, claires et tangibles, notamment dans le domaine de la coopération productive et efficace entre les pays de la Méditerranée.
Pour ce faire, il est crucial de mettre à contribution les différents outils d'échange entre les deux rives de la Méditerranée et de créer un espace commun basé sur les complémentarités économiques, sociales, culturelles et scientifiques, ainsi que sur les valeurs partagées de démocratie, des droits de l'homme, de tolérance et de coexistence des différentes cultures et religions.
La réalisation du développement dans la région méditerranéenne passe aussi par l'inclusion du continent africain, qui doit être une priorité. Il n'y a aucun doute qu'une vision commune pour un espace méditerranéen sera génératrice d'emplois et de richesses pour les pays de la région.
D'autre part, la protection de l'environnement, la promotion du tourisme, des échanges culturels, ainsi que la croissance des secteurs de l'énergie, de l'éducation et des sciences sont autant de défis qu'il convient de relever pour réaliser et stimuler les développements.
Dans un monde interdépendant, aucun pays ne peut faire cavalier seul et être prospère. Nous ne pouvons plus croître et nous développer sans un dialogue constant et une volonté de « dégager des compromis », des plans d'action et des stratégies communes. Nous appelons donc à plus de cohésion et de responsabilité partagées entre les pays de la Méditerranée, tous bords confondus.
Les principaux défis à relever devront se focaliser sur les dossiers stratégiques et fédérateurs tels que l'énergie, l'agriculture, l'eau, l'environnement, la santé, la finance et l'infrastructure. Pour atteindre ces objectifs méditerranéens communs, au nom des chefs d'entreprise libanais, je propose le plan d'action ci-dessous :
- Mettre en place une banque méditerranéenne d'investissement qui aura pour mission de répondre aux besoins de financement des PME méditerranéennes, de stimuler l'investissement et de créer plus de richesse dans la région.
- Créer des projets euro-méditerranéens intégrés qui favoriseraient la mobilité des personnes au sein de cette zone, l'échange du savoir, de l'expertise, des compétences et de technologies entre les pays méditerranéens.
- Encourager la création de pôles de compétitivité et de recherche euro-méditerranéens, notamment dans les secteurs porteurs et à forte employabilité (Tic, services, efficacité énergétique...) et mettre en place un réseau euro-méditerranéen de formation professionnelle et de reconnaissance des compétences et diplômes.
- Mettre en place un système d'enseignement supérieur commun, consolider le réseautage des universités et développer un marché de l'emploi intégré dans la zone.
- Créer un cadre institutionnel commun garantissant la liberté de circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes au sein de l'espace euro-méditerranéen. Il serait chargé de suivre le processus de développement de la région et d'évaluer l'efficacité des mesures qui seront prises pour favoriser l'intégration des pays.
- Créer un fonds méditerranéen visant à financer les projets d'infrastructure, de transport, d'énergies renouvelables, et élaborer une politique commune de sécurité alimentaire et de développement rural.
Il est vrai que notre région, et spécifiquement notre pays, passe par une période instable et extrêmement difficile à tous les niveaux. Des nuages sombres planent sur notre économie. Nous sommes victimes des tensions et bras de fer internationaux, des conflits et guerres régionaux, et des différends politiques au niveau interne qui polluent l'environnement des affaires et ne cessent de nous tirer en arrière. Et nous vivons malheureusement dans un vide politique, avec un gel de nos pouvoirs législatif, exécutif et constitutionnel.
Mais quels que soient les craintes et les défis qui se dressent à l'horizon, les chefs d'entreprise libanais ne baisseront jamais les bras et continueront à se développer et à bâtir des partenariats stratégiques avec toute la région afin de favoriser les échanges économiques, créer de la valeur pour maintenir une croissance régulière et soutenue, et poursuivre leur développement contre vents et marée.
Nous sommes convaincus que l'intégration économique euro-méditerranéenne est une condition majeure au développement des pays du sud et de l'est de la Méditerranée et de l'Europe, et que la coproduction est un processus efficace pour nouer des relations sur des bases nouvelles et équilibrées.
Par Fouad ZMOKHOL -Président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL) - Source de l'article l'Orient le Jour
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