Cevital veut faire de l’Algérie l’usine de l’Afrique et de la Méditerranée

 
 «Rencontres économiques du monde arabe» organisées par l’IMA à Paris

Profitant d’une tribune consacrée à la réflexion autour des enjeux et opportunités, a priori énormes, d’une coopération triangulaire entre l’Afrique, le monde arabe et la France, M. Rebrab s’est montré très ambitieux et assez optimiste quant à la capacité des opérateurs économiques de la rive sud de la Méditerranée à proposer de la valeur ajoutée à leurs homologues de la rive nord.

Cevital semble vouloir faire de l’Algérie l’usine de l’Afrique et de la Méditerranée dans les quelques années à venir. C’est ce que nous pouvons retenir de l’intervention d’Issad Rebrab, PDG du groupe, lors de la plénière de clôture des «Rencontres économiques du monde arabe», organisées mardi dernier, à Paris, par l’Institut du monde arabe (IMA). Profitant de cette tribune consacrée à la réflexion autour des enjeux et opportunités, a priori énormes, d’une coopération triangulaire entre l’Afrique, le monde arabe et la France, M. Rebrab s’est montré très ambitieux et assez optimiste quant à la capacité des opérateurs économiques de la rive sud de la Méditerranée à proposer de la valeur ajoutée à leurs homologues de la rive nord.

Dans cette perspective, il a insisté dans son intervention sur l’«importance de la colocalisation» comme «levier essentiel de croissance et de développement industriel», en fédérant «les synergies des deux rives». Il confirme ainsi que la colocalisation est au cœur de la nouvelle politique de déploiement de Cevital à l’international, particulièrement au niveau continental, emboîtant le pas aux grands groupes internationaux.

Ceux-ci ont découvert, ces quelques dernières années, les bienfaits économiques derrière la relocalisation de leurs sites de production près de la Méditerranée. Contrairement à la délocalisation, une telle stratégie vise à créer des zones industrielles très proches du marché européen et méditerranéen d’une manière générale, tout en s’assurant de réels partenariats gagnant-gagnant avec les pays d’accueil (main-d’œuvre qualifiée, masses salariales moins onéreuses, frais de transports moins chers, etc.).

Ce genre de coopération vise, en effet, à créer des échanges plus équilibrés Nord/Sud et à renforcer les voies pour des échanges Sud/Sud plus dynamiques : reconstruction des tissus industriels des pays accueillant les usines ; produits de qualité et plus concurrentiels qui peuvent être à la fois destinés aux marchés européen, africain et de la région MENA, etc. «Nous pouvons, avec la colocalisation, déplacer le barycentre de la production industrielle de l’Asie vers la Méditerranée», assure M. Rebrab.

Parmi les hommes d’affaires les plus puissants en Afrique, il ne cache pas sa volonté de faire de l’Algérie, pays intermédiaire entre l’Europe de l’Ouest, l’Afrique et le Moyen-Orient, un centre industriel pouvant «concurrencer les produits d’Asie et d’Europe de l’Est». Le lancement de l’usine Brandt prochainement dans la wilaya de Sétif, dont la production sera destinée essentiellement à l’exportation, est une étape importante vers la concrétisation de ce projet très ambitieux.

D’ailleurs, le gigantesque chantier du chemin de fer transnational que compte lancer Cevital fait partie du même plan stratégique. En plus d’Issad Rebrab, notre pays a été également représenté à ce rendez-vous économique de qualité par Slim Othmani, président du conseil d’administration de NCA-Rouiba. Ce dernier est intervenu dans le cadre de la table ronde ayant pour thème «L’agro-industrie, voie royale vers le développement de l’Afrique ?».

Il a présenté l’expérience de son entreprise, les potentialités de ce secteur en Algérie et son importance en tant que choix stratégique de développement local, continental et régional. Ceci s’explique notamment par l’augmentation incessante de la consommation chez les sociétés maghrébines et globalement africaines. 

Par Samir Ghezlaoui - Source de l'article Elwatan

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