Proche de l’Europe, partenaire commercial historique de l’Europe comme de l’Afrique, doté d’infrastructures, politiquement stable, Rabat a de quoi se tailler une place de choix dans les échanges mondialisés
Le Maroc a une ambition : devenir le tigre économique africain. « Depuis cinq ans, l’Etat chérifien a mis en œuvre une politique diplomatique et économique visant à un rapprochement avec les pays voisins du Maghreb et ceux de la zone subsaharienne », raconte Souad Benbachir, directrice générale de la banque d’affaires marocaine CFG Bank. Le pays ne manque pas d’atouts. Proche de l’Europe, doté de liens commerciaux historiques vers les deux continents, d’infrastructures, politiquement stable, il a de quoi se tailler une place de choix dans les échanges commerciaux mondialisés.
« Des officiels sillonnent le continent lors de road shows, accompagnés de dizaines de chefs d’entreprise des secteurs du bâtiment, de la pharmacie, de l’agriculture… », poursuit la banquière. A l’appétit des entreprises marocaines s’additionne celui des groupes français et européens. Renault, Peugeot, L’Oréal, Sodexo, parmi d’autres, ont des intérêts sur place. Mais les manageurs font défaut.
Formation sur place de cadres de haut niveau
« Il faut un hub de formation de cadres susceptibles de fournir les compétences dont l’Afrique a besoin pour son développement », analyse Thierry Sibieude, directeur du campus Essec Afrique-Atlantique. Des cadres de haut niveau « formés au Maroc ou en Tunisie et facilement recrutables », insiste Christophe Elie-Dit-Cosaque, vice-président chargé des affaires internationales de l’université Paris-Dauphine. Pourquoi les former sur place ? Parce qu’une entreprise marocaine aura aujourd’hui de grandes difficultés à faire traverser la Méditerranée à un ingénieur ou à un manageur de haut niveau fraîchement sorti de l’élite des écoles françaises. Ensuite, un campus marocain composé d’étudiants maghrébins ou d’Afrique subsaharienne « apporte un ancrage local à leur formation, décisif, car ils seront amenés à comprendre les spécificités managériales du territoire », détaille Souad Benbachir.
Par Eric Nunés - Suite sur le site du Monde
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