Dans les camps de réfugiés palestiniens poussiéreux et surpeuplés du Liban, les conditions de vie sont désastreuses. Cependant, avec l’aide du Fonds européen pour la démocratie (FEDEM), deux groupes de communauté sont bien décidés à changer la donne et à redonner espoir à la jeune génération.
Le camp de réfugiés de Borj Al-Barajneh dans le sud de Beyrouth accueille aujourd’hui quelque 44 000 personnes, et des réfugiés arrivent chaque jour par petits groupes. Tout comme les 12 camps de réfugiés palestiniens que compte le Liban, le camp de Borj Al-Barajneh s’est développé en une micro-ville permanente en proie à des conditions de vie difficiles, au chômage et à une infrastructure déficiente.
Dans cet infini chaos, une porte sans prétention s’ouvre sur le lieu de rencontre Jafra. Fondé en 2015 par un musicien palestinien, Ashraf el-Chouli, Jafra est un espace de rencontre qui encourage le partage d’idées et les initiatives culturelles et sociales. Dans un environnement tellement hostile, le lieu de rencontre est pour les jeunes réfugiés un espace où ils peuvent laisser derrière eux les vicissitudes de la vie quotidienne.
Premier espace du genre dans le camp, ce lieu est géré par une équipe de huit bénévoles : six hommes et deux femmes. Ce lieu est ouvert à quiconque souhaite venir jouer de la musique, lire dans la petite bibliothèque, apprendre l’anglais ou juste bavarder autour d’un café. On y trouve également un studio d’enregistrement improvisé où les musiciens peuvent venir s’enregistrer.
Le financement octroyé par le FEDEM permettra à Jafra de se procurer du matériel technique, d’animer une station de radio Internet et de publier un magazine culturel mensuel. L’idée, explique M. El-Chouli, est d’offrir aux jeunes une plateforme servant de vitrine pour leurs talents musicaux et artistiques. Par ailleurs, une formation journalistique leur sera également proposée.
À l’origine, Jafra voulait être totalement indépendant et n’accepter aucun financement de donateurs. Mais avec son approche et sa flexibilité, le FEDEM n’est pas comme les autres organismes.
« En général, les donateurs viennent avec leur argent et leurs idées. À l’inverse, le FEDEM nous a demandé quels étaient nos besoins », précise M. El-Chouli.
Le FEDEM a déjà financé une initiative similaire – l’initiative Camps Cast Community Media – dans le camp palestinien de Baddawi à Tripoli, dans le nord du Liban.
Dirigée par Ammar Youzbachi, bénévole de longue date, l’initiative Camps Cast est un « collectif d’artistes ». Groupe de musique, équipes média, artistes de hip-hop et animateurs 3D, tous profitent de l’espace offert par l’initiative et du studio audio-visuel rudimentaire.
Camps Cast a déjà mené plusieurs programmes de différentes natures, réalisant de courtes vidéos expérimentales portant sur des problèmes politiques et sociaux dans le camp ou organisant des concours de chants et un quiz inter-écoles très apprécié.
Une aide financière versée par le FEDEM aide le groupe à se professionnaliser. Du personnel dédié, des opportunités de formation et de nouveaux équipements permettront d’améliorer la qualité de production. Des producteurs professionnels de la télévision sont venus au camp leur apprendre les ficelles du métier.
« Le FEDEM ne nous apporte pas seulement une aide matérielle. Il favorise également le partage des idées. Le fait d’être en liaison avec d’autres camps nous aide à voir plus loin et à tirer des enseignements les uns des autres », déclare M. Youzbachi.
Pour en savoir plus
Compilation de photos de visites de projets au Liban : Page Flickr du FEDEM
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