La Tunisie veut attirer plus d'investissements sur son amont pétrolier

Au moment où la Tunisie traverse une grave crise politique, sa capitale accueillera fin octobre un important sommet nord-africain sur le pétrole et le gaz pour faire la promotion du potentiel du pays et encourager les multinationales à multiplier l’effort de prospection.

Dans un entretien accordé au site « Energy Exchange », organisateur de l’événement, le PDG de l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP) Mohamed Akrout insiste sur la « stabilité du pays et l’attractivité de son secteur pétrolier ». « Les rares occasions d’agitation civile ont été surmontées par une politique gouvernementale de niveau élevé qui encourage le dialogue ouvert et la transparence », insiste le patron de l’entreprise pétrolière publique, tranchant avec le pessimisme des médias et éditorialistes tunisiens. 

Soutenue par le ministère tunisien de l’industrie tunisien, la conférence accueillera du 22 au 24 octobre prochains des entreprises pétrolières nationales et internationales telles que la NOC Libye, Baker Hughes, Total et Shell. Sonatrach compte envoyer des représentants sans toutefois donner une quelconque communication.

Un « énorme potentiel »

D’après M. Akrout, la Tunisie représente un énorme potentiel d’investissement dans le secteur des hydrocarbures. « Nous avons une main d’œuvre disponible et prête à partager ses connaissances avec les investisseurs internationaux », poursuit-il. Abordant l’effort d’exploration réalisé par son pays, le patron de l’Etat annonce que 15 puits ont été creusés en 2013, contre 11 en 2012 et en 2011. « La Tunisie possède 32 blocs libres, qui présentent des opportunités immenses », poursuit-il. Il cite « le développement de la concession Nawara située dans le Sud » comme exemple de nouveau projet gazier, ainsi que « la conclusion de tous les contrats d’approvisionnement et de construction d’installations pétro-gazières » en 2014. 
Les réserves officielles tunisiennes en pétrole sont estimées à environ 838 millions de barils, dont 51% de pétrole et 49% de gaz, selon l’ETAP, qui représente l’Etat tunisien dans toutes les activités d’exploration. Environ deux tiers de ses réserves prouvées se situent en offshore. En janvier 2013, la production mensuelle de pétrole s'élevait à environ 2 millions de barils.

Scandales de corruption

Le Sommet de l’Afrique du Nord sur le pétrole et le gaz se tiendra en même temps que le Séminaire sur les hydrocarbures non-conventionnels et le Sommet sur l’industrie en aval. Une occasion de redorer l’image du secteur pétrolier tunisien, écornée ces derniers mois par des soupçons de corruption qui auraient coûté à l’Etat 5 millions de dinars tunisiens (3 millions de US$) par jour de pertes, selon desrévélations faites par des membres de l’Assemblée nationale constituante tunisienne. Pour Samir Annabi, le président de l’Instance nationale de la lutte contre la corruption (INLC), l’explication réside dans la faiblesse des structures sécuritaires et syndicales en Tunisie, due à l’instabilité politique qui a suivi la révolution de 2011.
Source de l'article Maghrebemergent

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