ALECA, accords de pêche, de mobilité… Le Maroc est l’un des partenaires privilégiés de l’Union européenne, et leurs liens ne cessent de se multiplier et de se renforcer. L’environnement sera, pour les prochaines années, un des grands chantiers de l’UE.
Les projets sont ambitieux : établissement d’une Charte pour l’Environnement, dépollution de la Méditerranée, renforcement des industries vertes et de la société civile… Dans ce contexte, une délégation de l’UE a rencontré un consortium d’associations marocaines travaillant pour la protection de l’environnement, le GdT-PEV (Groupe de Travail – Politique Européenne de Voisinage), qui inclut 30 ONG marocaines représentant «toutes les catégories écologiques et géographiques», et a tenu un point de presse lundi 3 mars au siège de la délégation européenne à Rabat pour faire le bilan de ces rencontres.
D’emblée, Mme Esther Pozo Vera, représentante de la Direction Générale de l’Environnement à la Commission Européenne, explique que l’UE «rencontre toujours la société civile avant d’établir une collaboration bilatérale», notamment pour renforcer celle-ci en matière environnementale. L’harmonisation législative prévue entre le Maroc et l’UE inclura de ce fait de nombreuses contraintes environnementales, car, selon la délégation, «l’UE inclut les questions écologiques de manière transversale dans tous les projets». La rencontre sectorielle qui a suivi avec les autorités gouvernementales permettra à la délégation de présenter les attentes de la société civile aux autorités, ainsi que de trouver des moyens de l’inclure de manière plus effective dans la gestion des questions environnementales. Le message sous-jacent est clair : l’appui des ministères est insuffisant, «notamment pour les grands projets et les stratégies gouvernementales».
Au-delà du rôle consultatif de la société civile, un appel à projet sera lancé fin mars, le PNUD préparant un cahier des charges en consultation avec les représentants des ONG. L’objectif est de répliquer le modèle européen, celui de fédérer les ONG, qui manquent de ressources et de coordination, autour de 4 thèmes : la participation aux grands débats nationaux, la collecte de données environnementales, l’inclusion dans le dialogue législatif, et l’analyse de la législation existante. 4 à 5 projets seront choisis pour cette expérience pilote. Ils recevront chacun une dotation de 50 000 euros pour un projet s’étalant jusqu’en 2017. Les ONG responsables auront à produire des rapports mensuels, et à effectuer une autoévaluation en début, milieu et fin de projet. Au moins une fois par an, la délégation européenne effectuera sa propre évaluation à travers une grille d’indicateurs. Ce projet existe aussi au niveau régional puisqu’il concernera 12 autres pays, en plus du Maroc. Mme Pozo Vera espère provoquer un effet entraînant pour le reste de la société civile.
M. Chakri, responsable de l’AESVT de Tanger et membre du GdT-PEV, a expliqué avec verve que «l’environnement doit cesser d’être une vitrine politique au Maroc», et a déploré la dispersion de la gestion des questions écologiques entre plusieurs ministères. Il a exprimé les fortes attentes de la société civile suite «aux promesses de la Constitution de 2011», citant les questions de la loi littorale, des zones humides, ou encore du gaz de schiste. Il a enfin appelé à l’inclusion des ONG dans les commissions d’études d’impact, qui restent sous la mainmise des Walis.
Spurce de l'article La Nouvelle Tribune
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