Méditerranée - L’art en friche grecque

La première étape de la 15e édition de la Biennale met à l’honneur les créateurs d’Europe et de la Méditerranée à Thessalonique. La production locale y est bien représentée.

Jusqu’au 7 novembre, la ville grecque accueille la 15e Biennale des jeunes créateurs d’Europe et de Méditerranée (BJCEM) – versant productions en arts visuels et arts appliqués –, avant que l’événement ne file à Rome mi-décembre pour la partie concerts, lectures et projections cinéma. La BJCEM adopte en effet une nouvelle formule, éclatée entre deux rives. Double défi, pour l’événement redéployé car sur la tangente depuis l’édition 2009 à Skopje et qui se doit de bien amorcer son virage, et pour Thessalonique, qui dédie sa zone portuaire en friche à la jeune création en dépit du régime d’austérité qui sévit de plus en plus durement sur le pays.

Lors de son déplacement à Thessalonique, la délégation de la représentation française* au sein de l’association internationale pour la BJCEM a embarqué dans ses valises une bonne partie des artistes exposés (au total 16 créations françaises). A en juger par la foule (à faire pâlir d’envie Marseille Provence 2013) venue honorer le vernissage des expositions dans les hangars désaffectés du port, c’est, contre toute attente, une ville hellène dynamique qui a accueilli la BJCEM, début octobre. « Mais ne vous y fiez pas, à Thessalonique, on est fier, on ne veut pas montrer qu’on souffre en faisant comme si rien n’avait changé mais nous sommes tous endettés. Certains doivent même recourir au troc », explique une adhérente de l’institut culturel français.

Et la Biennale ne passe pas à travers les mailles d’une actualité sinistre. On croise là une silhouette de clochard, visage invisible et main tendue, ici des têtes de dictateurs exposées en trophées guerriers ou, ailleurs, une maison mise à sac… Dans l’ensemble, en termes de fréquentation comme de qualité des œuvres exposées (principale critique à Skopje), le défi semble relevé cette année. On notera aussi un Off explosif, où les artistes ont squatté avec force pertinence et avec l’aval du maire, l’hôtel Ariston, désaffecté depuis cinq ans. La Grèce croit encore à ses nouveaux territoires de l’art quand Marseille expulse…

C’est bien plutôt l’organisation qui battait de l’aile, avec un manque de signalétique évident (vernissage en mairie loin des productions, performance et meeting destiné à une rencontre entre artistes zappés faute d’avoir été annoncé…) et défaut cruel de workshop.

Source - http://www.lamarseillaise.fr/arts-visuels/l-art-en-friche-grecque-24587.html

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