El Mouhoub Mouhoud est professeur d’économie à l’université Paris Dauphine et aussi directeur du groupement de recherche international du CNRS DREEM (Développement des recherches économiques euro-méditerranéennes).
Dans cet entretien, il plaide pour l’approfondissement de l’intégration régionale des pays du sud de la Méditerranée et aussi la nécessité d’inclure dans les accords d’association avec l’UE des clauses de participation aux programmes de recherche et d’innovation européen.
- Dans vos différentes analyses des économies des pays du sud de la Méditerranée, vous soulignez un paradoxe existant entre, d’une part, les performances macroéconomiques et, d’autre part, les inégalités et la corruption y prévalant...
La surprise pour les observateurs «à la suite du printemps arabe» était d’autant plus grande que ces pays ont relativement mieux résisté à la crise que l’ensemble des autres régions du monde. C’est bien au moment où l’Egypte était louée par le classement de la Banque mondiale «Doing Business» pour sa bonne gouvernance, que la Tunisie recevait le satisfecit des institutions mondiales et l’aide inconditionnelle des Etats européens (la France en tête) que les jeunes se sont révoltés. D’une part, l’intégration financière limitée des pays du MENA les a protégés de la transmission de la crise financière.
D’autre part, les autorités monétaires, les Banques centrales, ont appris à gérer les crises et ont mis en place des politiques contracycliques en particulier à travers l’extension des incitations fiscales et la réduction des taux d’intérêt nécessaires pour maintenir l’activité économique. Enfin, des progrès dans le développement humain mesuré par l’indice Pnud (Idhe) ont été en moyenne remarquables.
- Dans vos différentes analyses des économies des pays du sud de la Méditerranée, vous soulignez un paradoxe existant entre, d’une part, les performances macroéconomiques et, d’autre part, les inégalités et la corruption y prévalant...
La surprise pour les observateurs «à la suite du printemps arabe» était d’autant plus grande que ces pays ont relativement mieux résisté à la crise que l’ensemble des autres régions du monde. C’est bien au moment où l’Egypte était louée par le classement de la Banque mondiale «Doing Business» pour sa bonne gouvernance, que la Tunisie recevait le satisfecit des institutions mondiales et l’aide inconditionnelle des Etats européens (la France en tête) que les jeunes se sont révoltés. D’une part, l’intégration financière limitée des pays du MENA les a protégés de la transmission de la crise financière.
D’autre part, les autorités monétaires, les Banques centrales, ont appris à gérer les crises et ont mis en place des politiques contracycliques en particulier à travers l’extension des incitations fiscales et la réduction des taux d’intérêt nécessaires pour maintenir l’activité économique. Enfin, des progrès dans le développement humain mesuré par l’indice Pnud (Idhe) ont été en moyenne remarquables.
La Tunisie, l’Algérie, le Maroc, Oman et l’Arabie saoudite avaient ainsi été classés parmi les dix pays du monde ayant enregistré la plus forte augmentation de l’indice de développement humain entre 1970 et 2010. Des progrès très rapides faits par les pays de la région dans les domaines de la santé et de l’éducation ont été soulignés.
L’espérance de vie en Afrique du Nord est passée de 51 à 71 ans entre 1970 et 2010. La part des enfants scolarisés est, quant à elle, passée de 37% à 70% sur la même période en Afrique du Nord. En réalité, derrière les apparences et les bonnes performances macroéconomiques, l’ensemble des pays de la région souffrent des mêmes symptômes expliquant ainsi la diffusion inattendue des révolutions et de la revendication démocratique.
- Vous considérez que les pays de la région de l’Afrique du Nord ont tous en commun un problème lié à «une hyperpolarisation de leurs économies». Pouvez-vous être plus explicite ?
Tous les pays de la région partagent la même difficulté : une très faible diversification des secteurs de l’économie concentrée sur trois ou quatre secteurs associés aux secteurs primaires ou aux secteurs manufacturiers à faibles valeur ajoutée.
L’espérance de vie en Afrique du Nord est passée de 51 à 71 ans entre 1970 et 2010. La part des enfants scolarisés est, quant à elle, passée de 37% à 70% sur la même période en Afrique du Nord. En réalité, derrière les apparences et les bonnes performances macroéconomiques, l’ensemble des pays de la région souffrent des mêmes symptômes expliquant ainsi la diffusion inattendue des révolutions et de la revendication démocratique.
- Vous considérez que les pays de la région de l’Afrique du Nord ont tous en commun un problème lié à «une hyperpolarisation de leurs économies». Pouvez-vous être plus explicite ?
Tous les pays de la région partagent la même difficulté : une très faible diversification des secteurs de l’économie concentrée sur trois ou quatre secteurs associés aux secteurs primaires ou aux secteurs manufacturiers à faibles valeur ajoutée.
Dans les pays pétroliers comme l’Algérie, dont les recettes extérieures continuent de dépendre des hydrocarbures, on assiste même à un recul de l’industrie manufacturière au profit des secteurs des mines et carrières, des phosphates et fers, et du BTP.
Contribuant à un tiers du PIB algérien, à l’origine des deux tiers des recettes budgétaires et de 98% des recettes d’exportations, le secteur des hydrocarbures est pourvoyeur de liquidités, en particulier en période haussière des cours du pétrole et alimente, pour partie par le biais du système bancaire public, un secteur importateur de biens de consommation et de biens d’équipement.
Ce second secteur d’importation déverse sur un troisième secteur : les services, le petit commerce, la construction et les biens non échangeables en général. La diversification du système productif tant souhaitée a du mal à s’enclencher. Concernant l’économie libyenne, la taille plus faible de sa population et la rente pétrolière en font le pays dont le Pib par habitant est le plus élevé du continent africain.
Ce second secteur d’importation déverse sur un troisième secteur : les services, le petit commerce, la construction et les biens non échangeables en général. La diversification du système productif tant souhaitée a du mal à s’enclencher. Concernant l’économie libyenne, la taille plus faible de sa population et la rente pétrolière en font le pays dont le Pib par habitant est le plus élevé du continent africain.
L’économie tunisienne est structurellement concentrée dans le tourisme de masse, côtier, intensif en main-d’œuvre peu qualifiée, ou qualifiée. Les secteurs d’exportations de segments d’assemblage en sous-traitance dans l’industrie du textile et de l’habillement et dans les services supports aux entreprises n’ayant eu que très peu d’effets induits sur le reste de l’économie ni d’effet de remontée de filières sur les biens d’équipement et les biens intermédiaires.
Les investissements directs ne viennent pas dans ce pays en raison de l’étroitesse du marché intérieur. L’économie marocaine, un peu plus diversifiée, souffre néanmoins d’un certain nombre de dépendances structurelles à l’égard de certaines ressources naturelles, de la volatilité du revenu agricole, et de l’entrée des flux financiers des migrants qui continuent à représenter près de 10% du PIB marocain.L’économie égyptienne se concentre essentiellement dans le tourisme de masse, le pétrole, et les métaux et l’agriculture. Les chocs et aléas politiques rendent les revenus du tourisme et les transferts des migrants volatiles et fragiles.
- Les pays européens prônent, certes, une politique de co-développement. Mais, dans la réalité, cela reste un discours creux. Vous estimez «urgent» pour les pays européens d’œuvrer à aider le développement des pays moins avancés du pourtour méditerranéen. Quels en sont les moyens pour concrétiser cela ?
Les pays du Maghreb, en particulier, ont tous signé les accords d’association avec l’UE dont le volet libre échange leur était particulièrement défavorable. Chacun des pays a signé des accords de manière bilatérale et non coopérative entre eux-mêmes, au risque de perdre économiquement dans un accord de libre échange asymétrique à la défaveur des pays du Sud. Dans le cas des accords d’élargissement avec les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), l’avantage était en faveur des PECO qui maintenaient un certain nombre de barrières à l’encontre des pays de l’UE, tandis que ces derniers s’engageaient d’emblée à ouvrir leurs frontières totalement aux premiers.
La baisse des recettes d’exportations liée à l’absence ce compétitivité de leurs produits manufacturés sur les marchés européens d’une part, et à au maintien des barrières à l’encontre des produits agricoles d’autre part, ne pouvait être compensée que par les revenus du tourisme, les transferts de fonds des migrants et les investissements directs étrangers, trop faibles au demeurant. En échange de cette reconnaissance politique par l’UE à travers cet accord d’association, les Etats s’engageaient à conduire une politique d’émigration répressive à l’encontre de leurs citoyens et de ceux d’Afrique subsaharienne qui transitent par ces pays.
L’engagement des pays signataires à réadmettre leurs ressortissants expulsés d’Europe et à restreindre le droit de leurs citoyens à l’expatriation en échange d’une aide au développement marginale s’apparente clairement à une délégation de la politique européenne de répression de l’immigration aux Etats du Sud. L’UE et la France ne peuvent plus poursuivre dans cette politique cynique qui a longtemps soutenu les dictatures, comme celle de Ben Ali. Parallèlement, au Sud, des processus régionaux déjà en cours peuvent se décrisper. Cette consolidation régionale devrait être la base de réexamen et de réévaluation sur une base multilatérale des accords d’association avec l’UE dans le cadre de la politique européenne de voisinage et consacrer la disparition du projet d’UPM.
- Vous plaidez pour la nécessité d’inclure dans les accords d’association avec l’UE des clauses de participation des pays du sud de la Méditerranée aux programmes de recherche et d’innovation européen et vous avancez l’idée de la création d’un espace intégré de l’innovation et de la recherche au sud et à l’est de la Méditerranée en partenariat avec l’UE...
Oui, l’idée est de passer d’un simple accord de libre échange à une intégration plus favorable aux pays du sud de la Méditerranée avec l’Union européenne. Si l’UE veut soutenir les démocraties, il faut qu’elle facilite la convergence technologique des pays du Sud. Pour cela, une intégration volontariste des laboratoires de recherche du Sud dans les programmes de réponse aux appels d’offres de recherche financés par la Commission européenne pourrait favoriser cette convergence à l’instar de ce qui avait été fait et encore réalisé avec les laboratoires des pays d’Europe centrale et orientale.
- Avec la mondialisation, les activités d’innovation qui étaient autrefois maintenues jalousement par les firmes dans leur pays d’origine se délocalisent. Mais l’Algérie ne profite pas de ces transferts de technologies comme le font certains pays émergents comme la Chine et l’Inde. Pourquoi ?
Les activités d’innovation des pays du Nord sont désormais protégées par les droits de propriété intellectuelle liées au commerce international (accords de l’OMC). Elles sont concentrées dans l’espace, car elles exigent la proximité des acteurs (chercheurs, ingénieurs, main- d’œuvre qualifiée, universités, transport et environnement favorable...).
Les investissements directs ne viennent pas dans ce pays en raison de l’étroitesse du marché intérieur. L’économie marocaine, un peu plus diversifiée, souffre néanmoins d’un certain nombre de dépendances structurelles à l’égard de certaines ressources naturelles, de la volatilité du revenu agricole, et de l’entrée des flux financiers des migrants qui continuent à représenter près de 10% du PIB marocain.L’économie égyptienne se concentre essentiellement dans le tourisme de masse, le pétrole, et les métaux et l’agriculture. Les chocs et aléas politiques rendent les revenus du tourisme et les transferts des migrants volatiles et fragiles.
- Les pays européens prônent, certes, une politique de co-développement. Mais, dans la réalité, cela reste un discours creux. Vous estimez «urgent» pour les pays européens d’œuvrer à aider le développement des pays moins avancés du pourtour méditerranéen. Quels en sont les moyens pour concrétiser cela ?
Les pays du Maghreb, en particulier, ont tous signé les accords d’association avec l’UE dont le volet libre échange leur était particulièrement défavorable. Chacun des pays a signé des accords de manière bilatérale et non coopérative entre eux-mêmes, au risque de perdre économiquement dans un accord de libre échange asymétrique à la défaveur des pays du Sud. Dans le cas des accords d’élargissement avec les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), l’avantage était en faveur des PECO qui maintenaient un certain nombre de barrières à l’encontre des pays de l’UE, tandis que ces derniers s’engageaient d’emblée à ouvrir leurs frontières totalement aux premiers.
La baisse des recettes d’exportations liée à l’absence ce compétitivité de leurs produits manufacturés sur les marchés européens d’une part, et à au maintien des barrières à l’encontre des produits agricoles d’autre part, ne pouvait être compensée que par les revenus du tourisme, les transferts de fonds des migrants et les investissements directs étrangers, trop faibles au demeurant. En échange de cette reconnaissance politique par l’UE à travers cet accord d’association, les Etats s’engageaient à conduire une politique d’émigration répressive à l’encontre de leurs citoyens et de ceux d’Afrique subsaharienne qui transitent par ces pays.
L’engagement des pays signataires à réadmettre leurs ressortissants expulsés d’Europe et à restreindre le droit de leurs citoyens à l’expatriation en échange d’une aide au développement marginale s’apparente clairement à une délégation de la politique européenne de répression de l’immigration aux Etats du Sud. L’UE et la France ne peuvent plus poursuivre dans cette politique cynique qui a longtemps soutenu les dictatures, comme celle de Ben Ali. Parallèlement, au Sud, des processus régionaux déjà en cours peuvent se décrisper. Cette consolidation régionale devrait être la base de réexamen et de réévaluation sur une base multilatérale des accords d’association avec l’UE dans le cadre de la politique européenne de voisinage et consacrer la disparition du projet d’UPM.
- Vous plaidez pour la nécessité d’inclure dans les accords d’association avec l’UE des clauses de participation des pays du sud de la Méditerranée aux programmes de recherche et d’innovation européen et vous avancez l’idée de la création d’un espace intégré de l’innovation et de la recherche au sud et à l’est de la Méditerranée en partenariat avec l’UE...
Oui, l’idée est de passer d’un simple accord de libre échange à une intégration plus favorable aux pays du sud de la Méditerranée avec l’Union européenne. Si l’UE veut soutenir les démocraties, il faut qu’elle facilite la convergence technologique des pays du Sud. Pour cela, une intégration volontariste des laboratoires de recherche du Sud dans les programmes de réponse aux appels d’offres de recherche financés par la Commission européenne pourrait favoriser cette convergence à l’instar de ce qui avait été fait et encore réalisé avec les laboratoires des pays d’Europe centrale et orientale.
- Avec la mondialisation, les activités d’innovation qui étaient autrefois maintenues jalousement par les firmes dans leur pays d’origine se délocalisent. Mais l’Algérie ne profite pas de ces transferts de technologies comme le font certains pays émergents comme la Chine et l’Inde. Pourquoi ?
Les activités d’innovation des pays du Nord sont désormais protégées par les droits de propriété intellectuelle liées au commerce international (accords de l’OMC). Elles sont concentrées dans l’espace, car elles exigent la proximité des acteurs (chercheurs, ingénieurs, main- d’œuvre qualifiée, universités, transport et environnement favorable...).
Leur globalisation récente ne se fait pas n’importe où : entre les grands pays industriels ou plus exactement les grandes agglomérations de ces pays et en partie pour les activités de développement les firmes multinationales se dirigent vers les grands pays émergents à potentiel réel en capital humain.
Les diasporas indienne et chinoise sont très impliquées dans les investissements directs des pays d’origine et les Etats ont une réelle stratégie à l’égard de leurs diasporas. Ces économies sont largement diversifiées. Ces facteurs ne sont pas présents en Algérie, mais cela pourrait se faire car l’Algérie possède un capital humain remarquable en Algérie sous-utilisé et aussi à l’étranger qui pourrait être mobilisé.
-Vous soulignez aussi la nécessité pour la Tunisie de développer des actions en direction de la diaspora qualifiée pour la faire participer de manière ponctuelle au développement d’activités dans les services de la connaissance et d’investissement immatériel. Cela est aussi valable pour l’Algérie…
Oui, les travaux de recherche montrent que les diasporas jouent un rôle clé dans le rattrapage des pays d’origine (Inde, Chine, Thaïlande...). Or, dans le cas des économies arabes, on observe une «fuite des cerveaux» plus marquée que dans d’autres régions comparables en termes de revenu par tête. En même temps, les compétences ne sont pas seulement à l’extérieur dans le cas de l’Algérie par exemple. Il est important de développer une stratégie en direction de la diaspora algérienne en Europe comme en Amérique du Nord pour l’impliquer dans des programmes ponctuels universitaires, de recherche et d’innovation, d’investissements...
Le Maroc développe une telle stratégie. Il ne s’agit pas d’essayer de faire revenir définitivement cette diaspora, mais de répondre à son attachement affectif au pays d’origine en lui proposant des collaborations au cas par cas et en créant un cadre favorable d’incitations. Cet attachement est érodé dans le cas d’absence de perspectives démocratiques, mais lorsque les anticipations deviennent de nouveau positives comme en Tunisie ou en Egypte actuellement, les diasporas reviennent car elles sont mobiles et libres souvent grâce à leur statut de binationaux.
Par Cherif Lahdiri - ElWatan.com
Source - http://www.elwatan.com/economie/l-ue-doit-aider-le-developpement-des-pays-du-sud-de-la-mediterranee-24-10-2011-144625_111.php
-Vous soulignez aussi la nécessité pour la Tunisie de développer des actions en direction de la diaspora qualifiée pour la faire participer de manière ponctuelle au développement d’activités dans les services de la connaissance et d’investissement immatériel. Cela est aussi valable pour l’Algérie…
Oui, les travaux de recherche montrent que les diasporas jouent un rôle clé dans le rattrapage des pays d’origine (Inde, Chine, Thaïlande...). Or, dans le cas des économies arabes, on observe une «fuite des cerveaux» plus marquée que dans d’autres régions comparables en termes de revenu par tête. En même temps, les compétences ne sont pas seulement à l’extérieur dans le cas de l’Algérie par exemple. Il est important de développer une stratégie en direction de la diaspora algérienne en Europe comme en Amérique du Nord pour l’impliquer dans des programmes ponctuels universitaires, de recherche et d’innovation, d’investissements...
Le Maroc développe une telle stratégie. Il ne s’agit pas d’essayer de faire revenir définitivement cette diaspora, mais de répondre à son attachement affectif au pays d’origine en lui proposant des collaborations au cas par cas et en créant un cadre favorable d’incitations. Cet attachement est érodé dans le cas d’absence de perspectives démocratiques, mais lorsque les anticipations deviennent de nouveau positives comme en Tunisie ou en Egypte actuellement, les diasporas reviennent car elles sont mobiles et libres souvent grâce à leur statut de binationaux.
Par Cherif Lahdiri - ElWatan.com
Source - http://www.elwatan.com/economie/l-ue-doit-aider-le-developpement-des-pays-du-sud-de-la-mediterranee-24-10-2011-144625_111.php
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