Profitant du printemps arabe, la mode provençale se mobilise pour organiser un réseau de création et de production de proximité plus réactif que la filière asiatique.
Raccourcir les cycles de création, mieux contrôler la production, valoriser l'identité de la culture méditerranéenne... Depuis le printemps arabe, la filière textile marseillaise redécouvre les vertus de la proximité.
Conçus dans les bureaux de design phocéens, de plus en plus de modèles sont désormais fabriqués sur l'autre rive. « La création textile tire un énorme avantage de ces échanges », constate Maryline Bellieud-Vigouroux, conseillère du président à la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode (MMMM) qu'elle a créée il y a dix-huit ans.
Porte-étendard de ce renouveau, le « made in Marseille » a la cote. Près de soixante-dix marques sont nées ces derniers temps de cette collaboration au fort tempérament : Fuego, Eva Kayan, Les Petites Bombes, Sessun, la Compagnie des Petits, Le Marseillais, Tcheka...
Au total, selon l'observatoire économique de la CCI Marseille Provence, la filière textile et habillement représente 16 % de l'activité industrielle de Provence-Alpes-Côte d'Azur avec un total de 11.000 établissements et 26.800 salariés.
Chiffre d'affaires généré : 4,3 milliards d'euros concentrés essentiellement dans les Bouches-du-Rhône qui abritent 34 % des entreprises de la filière et 37,8 % des emplois (6.600 à Marseille). « On trouve ici le plus beau tissu d'entreprises créatives », résume l'observatoire.
Un pont entre deux rives
En jetant un pont entre les deux rives de la Méditerranée, Maryline Bellieud-Vigouroux entend « entretenir le feu sacré de la mode ». Pour la deuxième année, elle accueille une initiative originale baptisée Maison de la Création : à l'issue d'un concours réalisé dans les pays du bassin méditerranéen, huit créateurs ont été sélectionnés pour suivre à Marseille une formation encadrée par les personnalités les plus influentes du monde du luxe, du prêt-à-porter créatif et de l'industrie.
Soixante-dix avaient répondu à l'appel l'an passé pour expliquer à ces jeunes espoirs comment construire et faire vivre leur marque, dont Chanel, Maje Sandro et Gérard Darel. « C'est un accélérateur pour aider les jeunes créateurs à développer leur business sans tomber dans les pièges les plus pernicieux de cette industrie », explique la designer de luxe, Jocelyne Imbert, qui encadre la formation. Pour valider leur cursus, ils présenteront en novembre une pièce de leur création imprégnée des cultures marocaines, espagnoles, libanaises, turques, portugaises, tunisiennes, israéliennes et françaises.
La maison de la création mène également le combat pour sortir le textile méditerranéen de sa fonction de simple sous-traitant. Sur le modèle marseillais, une école -la Casa Moda Academy -a ouvert il y a quelques mois à Casablanca pour promouvoir l'avant-garde de la mode. « Nous avons pour nous la qualité et la rapidité d'exécution qui nous permet de lutter à armes égales contre la Chine », milite Said Benabdeljalil de l'Association marocaine des industries textile habillement. La filière compte au Maroc 250.000 salariés constituant la deuxième force économique du pays.
PAUL MOLGA, Les Echos.fr
Source - http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/grande-consommation/actu/0201640035561-textile-marseille-resserre-ses-liens-autour-de-la-mediterranee-221520.php?Msg=Ident1&Msg=Ident1
Raccourcir les cycles de création, mieux contrôler la production, valoriser l'identité de la culture méditerranéenne... Depuis le printemps arabe, la filière textile marseillaise redécouvre les vertus de la proximité.
Conçus dans les bureaux de design phocéens, de plus en plus de modèles sont désormais fabriqués sur l'autre rive. « La création textile tire un énorme avantage de ces échanges », constate Maryline Bellieud-Vigouroux, conseillère du président à la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode (MMMM) qu'elle a créée il y a dix-huit ans.
Porte-étendard de ce renouveau, le « made in Marseille » a la cote. Près de soixante-dix marques sont nées ces derniers temps de cette collaboration au fort tempérament : Fuego, Eva Kayan, Les Petites Bombes, Sessun, la Compagnie des Petits, Le Marseillais, Tcheka...
Au total, selon l'observatoire économique de la CCI Marseille Provence, la filière textile et habillement représente 16 % de l'activité industrielle de Provence-Alpes-Côte d'Azur avec un total de 11.000 établissements et 26.800 salariés.
Chiffre d'affaires généré : 4,3 milliards d'euros concentrés essentiellement dans les Bouches-du-Rhône qui abritent 34 % des entreprises de la filière et 37,8 % des emplois (6.600 à Marseille). « On trouve ici le plus beau tissu d'entreprises créatives », résume l'observatoire.
Un pont entre deux rives
En jetant un pont entre les deux rives de la Méditerranée, Maryline Bellieud-Vigouroux entend « entretenir le feu sacré de la mode ». Pour la deuxième année, elle accueille une initiative originale baptisée Maison de la Création : à l'issue d'un concours réalisé dans les pays du bassin méditerranéen, huit créateurs ont été sélectionnés pour suivre à Marseille une formation encadrée par les personnalités les plus influentes du monde du luxe, du prêt-à-porter créatif et de l'industrie.
Soixante-dix avaient répondu à l'appel l'an passé pour expliquer à ces jeunes espoirs comment construire et faire vivre leur marque, dont Chanel, Maje Sandro et Gérard Darel. « C'est un accélérateur pour aider les jeunes créateurs à développer leur business sans tomber dans les pièges les plus pernicieux de cette industrie », explique la designer de luxe, Jocelyne Imbert, qui encadre la formation. Pour valider leur cursus, ils présenteront en novembre une pièce de leur création imprégnée des cultures marocaines, espagnoles, libanaises, turques, portugaises, tunisiennes, israéliennes et françaises.
La maison de la création mène également le combat pour sortir le textile méditerranéen de sa fonction de simple sous-traitant. Sur le modèle marseillais, une école -la Casa Moda Academy -a ouvert il y a quelques mois à Casablanca pour promouvoir l'avant-garde de la mode. « Nous avons pour nous la qualité et la rapidité d'exécution qui nous permet de lutter à armes égales contre la Chine », milite Said Benabdeljalil de l'Association marocaine des industries textile habillement. La filière compte au Maroc 250.000 salariés constituant la deuxième force économique du pays.
PAUL MOLGA, Les Echos.fr
Source - http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/grande-consommation/actu/0201640035561-textile-marseille-resserre-ses-liens-autour-de-la-mediterranee-221520.php?Msg=Ident1&Msg=Ident1
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