Forum de Marseille: pas de Printemps arabe sans développement économique

Plus de 300 responsables économiques, diplomates et hommes politiques ont planché le week-end dernier sur l’avenir des relations économiques entre les deux rives de la Méditerranée, à la lueur du Printemps arabe, dans le cadre du premier Forum de Marseille, organisé par la Fondation Euromed et le think tank CAPmena dirigé par François Touazi et Fatiha Dazi-Heni.

« Les réformes politiques sont nécessaires bien sûr, mais sans développement économique, le Printemps arabe risque d’échouer », ont insisté la plupart des intervenants aux débats. D’où la mobilisation réclamée du monde économique et des entreprises pour accompagner les transitions en cours en Tunisie, en Egypte et demain en Libye.

En Tunisie par exemple, il y a urgence à offrir du travail aux 200 000 jeunes diplômés qui vont arriver sur le marché du travail au cours des prochains mois, a averti Elyès Jouini, vice-président de l’Université Paris Dauphine, qui a mis en avant « le risque que la jeunesse se fasse confisquer sa révolution ».

En dépit de ces menaces, les dirigeants des sociétés françaises présentes à Marseille – Axa, Véolia, Total, Eurocopter notamment – estiment qu’à moyen terme, le Printemps arabe est porteur d’opportunités en termes d’investissements et surtout de bonne gouvernance. « Il faut continuer à y croire et à investir », ont souligné plusieurs de ces dirigeants. « Mais une entreprise a besoin d’un cadre juridique pour intervenir », a insisté le représentant d’AXA. Dans les pays en mutation, a-t-il ajouté, « il y a urgence à restaurer la confiance pour créer ce cadre indispensable à l’investissement ».

La zone Maghreb-Pays du Golfe recèle « un énorme potentiel » de développement. L’Arabie saoudite, par exemple, prévoit des investissements d’infrastructures pour un montant de 400 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

L’année prochaine, le Forum devrait se tenir sur l’autre rive de la Méditerranée. CapMena et Euromed annoncent par ailleurs la création de la 1ère chaire sur les études économiques et financières dans le monde arabe.

Par Georges Malbrunot
http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2011/10/forum-de-marseille-pas-de-prin.html


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