Sur le plan sécuritaire, l’état présent de l’Afrique du Nord et du Sahel s’apparente à la dynamique de la tectonique des plaques, où certaines plus ou moins rigides sont en subduction et d’autres en compression.
Le décrochement de la plaque libyenne a provoqué l’affaissement du flanc Est de sécurité du système régional antérieur, et, par ricochet, créé un appel d’air pour une myriade d’acteurs non-étatiques aux visées déstabilisatrices.
La volatilité de la situation libyenne place ses voisins face à une série d’incertitudes et de nouvelles menaces, qui s’articulent autour de deux axes majeurs, au coeur de notre analyse: (1) les facteurs socio-économiques et humains, et (2) les multiples vecteurs de l’aggravation de l’insécurité.
Les facteurs socio-economiques et humains
L’inversion de l’économie migratoire et l’insécurité alimentaire
La crise libyenne a eu des répercussions immédiates sur la situation économique du Sahel dans la mesure où l’assistance de Tripoli était devenue à la longue l’épine dorsale des économies sahéliennes. Son arrêt brutal a
grevé le développement de sous-régions entières tributaires des investissements et des flux financiers des compagnies libyennes. Ce renversement de situation accroît leur fragilité notamment dans les territoires d’implantation des communautés en rébellion chronique, qui en plus sont victimes de l’insécurité alimentaire diffuse.
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Laurence Aïda Ammour - Chercheure associée au CIDOB et à Les Afriques dans le Monde à l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux
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