Croisière : le marché méditerranéen n'a pas souffert du naufrage du « Concordia »



Malgré une croissance forte, l'activité est bridée par les procédures de délivrance de visas pour les touristes non européens.

Deuxième marché le plus important du monde, après les Caraïbes, selon le dernier rapport d'activité de l'industrie de la croisière, la mer Méditerranée voit sillonner sur ses flots pas moins de 171 paquebots, soit une offre de 221.000 couchettes. Cette année, quelque 70 opérateurs devraient y réaliser un total proche de 31 millions de nuitées.
Ni la récession qui frappe les pays européens du pourtour méditerranéen ni la tragédie du « Concordia » n'ont freiné l'intérêt touristique de la Grande Bleue. L'activité enregistre une croissance moyenne annuelle de 12,5 % depuis cinq ans, pour le plus grand profit des 250 ports de Méditerranée. Costa Croisières, propriétaire du navire naufragé au début de l'année, devrait même annoncer des résultats 2012 en hausse de 4 %.
La préoccupation des opérateurs est ailleurs. L'Europe a accueilli l'an dernier plus de 5,6 millions de croisiéristes l'an passé (+7,1 %), dont environ 800.000 ressortissants de pays étrangers, soit plus du double qu'il y a dix ans. Or, selon une étude menée par l'association européenne des tour-opérateurs (ETOA), 48 % des touristes se plaignent des procédures de délivrance des visas, et 21 % d'entre eux ont même renoncé à leurs vacances sur le Vieux Continent pour cette raison. L'Union européenne se priverait ainsi de plusieurs millions de visiteurs potentiels.

Stimuler la demande
Le Conseil européen de la croisière (ECC) a appelé cette semaine à une simplification de la délivrance des visas de tourisme afin de stimuler la demande des passagers non européens. « L'Europe a un potentiel énorme pour attirer des croisiéristes issus d'autres régions du monde, mais sa croissance risque d'être entravée par des procédures bureaucratiques inutiles », estime son président, Manfredi Lefebvre d'Ovidio.
Le 7 novembre, Bruxelles a recommandé aux Etats de l'Union de faire preuve de « plus d'intelligence » dans l'octroi des visas. Selon l'ECC, 1 million d'investissement dans la croisière génère 2,45 millions de retombées pour les entreprises. Le secteur livre aussi 10 milliards d'euros de rémunération à 315.000 employés en France, en Italie et en Espagne.
Par Paul Molga - Source de l'article LesEchos 

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