- Un milliard
de DH d’investissement et 6000 étudiants attendus
- Objectif :
créer un pôle d’excellence dans différents domaines
- L’Université opérationnelle en 2015
La capitale culturelle retrouvera enfin sa
vocation d’antan. Ceci, à travers la construction de l’Université
euro-méditerranéenne de Fès (UEMF).
L’assemblée générale constitutive
du projet s’est tenue, samedi dernier, en présence de Fathallah Sijilmassi, SG
de l’Union pour la Méditerranée (UpM), Lahcen Daoudi, ministre de
l’Enseignement supérieur, Mhamed Douiri, président de la région de
Fès-Boulemane, Mohamed Dardouri, wali de la région, et des représentants des
ministères des Affaires étrangères et des Finances.
Le projet de création de l’UEMF
émane d’une initiative royale et trouve son référentiel dans la lettre adressée
par SM le Roi Mohammed VI, en septembre 2008, à la coprésidence
franco-égyptienne de l’Union pour la Méditerranée, exprimant la volonté du
Maroc de créer une université euro-méditerranéenne à Fès. Cette initiative a
été saluée et adoptée en novembre 2008, à Marseille, lors de la conférence
ministérielle des pays membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM) et le projet UEMF a reçu la
labellisation euro-méditerranéenne de l’UpM en juin 2012.
Lors de la réunion de samedi,
tous les intervenants se sont donné rendez-vous à Fès pour se mettre d’accord
sur les statuts de la «Fondation de l’Université euro-méditerranéenne de Fès»
et désigner le conseil de stratégie de l’université. Celui-ci compte désormais
le porteur du projet de l’UEMF qui n’est autre que Mhamed Douiri et le bailleur
de fonds Othman Benjelloun. «Cette université, dont le président d’honneur est
SM le Roi Mohammed VI et le recteur est Mustapha Boussmina, s’étalera sur une
superficie de 20 hectares
octroyés gracieusement par Les Domaines sur la route de Meknès», révèle Mhamed
Douiri. Selon lui, «cet édifice, telle la Karaouiyine à sa naissance il y a 12
siècles, a pour mission la diffusion du savoir ainsi que la formation et la
recherche de très haut niveau orientées sur des thématiques d’intérêt pour
l’espace euro-méditerranéen».
La recherche
L’autre volet important de l’UEMF
est celui de la recherche. «Les meilleurs universitaires au monde viendront
également réaliser des programmes de recherche scientifique et technique dans
tous les domaines d’intérêt national ou international, favoriser la formation
continue, le développement des connaissances et la diffusion du savoir». Reste
à signaler que la future université offrira aussi des services de recherche et
de développement et services d’analyse aux entreprises publiques et privées, et
conclura des partenariats qui serviront de liens entre l’industrie et les
structures scientifiques.
En effet, l’UEMF se veut la
pierre angulaire dans le projet «Palo Alto» de Fès, porté par Mhamed Douiri.
«Nous ambitionnons la réalisation d’une Silicon Valley de 3.500 ha qui abritera des centres de
recherche et développement, des start-up, des spin-outs et des entreprises
innovantes, et rayonnera sur l’ensemble de la Méditerranée», souligne ce
dernier. «A travers ce projet, Fès peut être hissée au niveau de cette
municipalité californienne (Palo Alto) dans le comté de Santa Clara au sud de
la péninsule de San Francisco, dans le nord de Silicon Valley». La ville
américaine accueille les sièges de nombreuses entreprises de techniques de
pointe, dont HP.
Un concours international
d’architecture sera lancé incessamment pour élire le meilleur plan pour cette
«université ultramoderne». D’un investissement prévisionnel d’un milliard de
DH, celle-ci sera opérationnelle en octobre 2015. Elle a pour mission de
promouvoir et de développer, au Maroc et dans la zone euro-méditerranéenne, un
enseignement et des recherches dans les domaines scientifiques et techniques
ainsi qu’en sciences humaines et sociales.
Selon ses statuts, l’UEMF est
appelée à former des cadres répondant aux exigences d’excellence à même de
satisfaire aux mutations générées par la mondialisation accélérée et ses
corollaires d’incompréhensions entre les cultures et les peuples ainsi que la
diffusion du savoir et de la culture en général et la culture scientifique,
technique et technologique en particulier. Les centres de formation de cette université
seront adaptés à l’évolution des besoins et des connaissances.
On y trouvera des cursus dans les
domaines des énergies renouvelables, de l’aéronautique et de l’automobile, de
l’aménagement du territoire, des langues, des ressources halieutiques, de
l’histoire des civilisations euro-méditerranéennes, de la diplomatie, ainsi que
dans le domaine de l’économie et de l’économétrie euro-méditerranéennes
intégrées. En clair, plusieurs spécialités qui devront intéresser les 6.000
étudiants méditerranéens qui y résideront à l’horizon 2015. «Nous allons créer
un espace de savoir où devront cohabiter des jeunes étudiants d’Afrique,
d’Europe et du Moyen-Orient… Le but est aussi de promouvoir les valeurs portées
par le Maroc en matière de diversité, de tolérance et de dialogue interculturel
et de renforcement du partenariat avec l’UpM», conclut Mhamed Douiri.
Les dix piliers de fonctionnement
Les dix piliers de fonctionnement
de l’UEMF sont tout d’abord un cursus universitaire satisfaisant aux normes
internationales et couvrant les trois cycles de formation en sciences humaines
et sociales (37%) et en ingénierie (63%), et une forte orientation pour la
R&D sur des thématiques euro-méditerranéennes.
Cette université sera aussi un
haut lieu de mixage et d’échange impliquant un corps professoral, un personnel
administratif et de soutien et des cohortes d’étudiants qui seront issus des
différents pays de la zone euro-méditerranéenne. Il y aura aussi une
co-diplomation avec les meilleures institutions euro-méditerranéennes
partenaires, des bourses pour les meilleurs étudiants issus des milieux
modestes, et un campus universitaire satisfaisant aux meilleures normes
internationales et incluant des centres de formation et de recherche, des
salles de conférences, une bibliothèque, un centre sportif, des résidences, des
lieux de restauration et autres services pour la communauté universitaire.
Aussi, les cursus prévoient des
stages et des séjours d’échange de longues durées dans les meilleures
universités et milieux industriels euro-méditerranéens. En outre, y sont prévus
une gestion et un mode de fonctionnement basés sur l’évaluation à tous les
niveaux de manière aussi bien descendante qu’ascendante avec compensation
fondée sur le mérite, et une organisation en forme de programmes d’écoles
d’ingénieurs non de départements. Enfin, le dernier pilier est celui prévoyant
des structures et des services d’insertion des lauréats de l’UEMF dans le
milieu socioéconomique et une logistique favorisant le transfert de technologie
et la création de spin-out et de start-up.
Par Youness SAAD ALAMI – Source de
l’article L’Economiste
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