Mille millions de dinars (près de
500 millions d'euros) de sukuk islamiques seront émis en 2013 pour le
financement de projets et limiter un déficit croissant.
C'est une petite révolution à
l'échelle du budget tunisien, la loi de Finances 2013 prévoit d'émettre des
sukuk pour un montant total de 1000 millions de dinars (près de 500 millions
d'euros).
Le recours à un instrument de finance islamique pour la première fois
dans le pays s'explique par un besoin de liquidités et un endettement croissant
que les autorités financières cherchent à limiter, la dette publique flirtant
avec les 50% du PIB. L'opération nécessitera l'adoption d'une loi cadre, en
préparation, pour régir les activités de finance islamique.
Les sukuk sont des titres qui
offrent une participation dans des projets. Au lieu de taux d'intérêt,
proscrits par la finance islamique, le détenteur partage avec le partenaire
émetteurs, les profits -selon un ratio à fixer-comme les risques. «Nous allons
émettre ces titres sur le marché international et sur le marché local, un peu
moins pour ce dernier explique Chaker Soltani, directeur général de la dette
publique et de la coopération financière au ministère des Finances, nous avons
besoin de diversifier les sources de financement du budget et d'attirer les
investisseurs dans des projets d'infrastructures.»
L'émission initiale reste
limitée et les notations du pays affecteront la rémunération des sukuk, en effet
comme Chaker Soltani le reconnaît: «la Tunisie est malheureusement mal notée
ces derniers temps mais nous avons mis au point un bon système.»
Vulgarisation
Un autre challenge va être de
convaincre un marché local où la finance islamique est embryonnaire et très mal
connue. Comme l'explique Amel Amri, présidente de la Tunisian association for
Islamic Finance: «pour le Tunisien, le rapport à la banque, c'est
crédit/créance, alors que la finance islamique comprend 14 formes de produits.
Il y a un travail immense de vulgarisation à réaliser alors que la plupart des
spécialistes de ce secteur sont Tunisiens. L'état n'a pas le choix
estime-t-elle, les sukuk sont le meilleur produit pour obtenir des liquidités
sans aggraver l'endettement. Cela suppose aussi un engagement du citoyen qui
doit faire preuve de maturité, face à la crise sociale, économique et
politique...
Par Stéphanie Wenger Source de l’article
La Tribune
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