Les apiculteurs maghrébins s’organisent pour défendre leurs intérêts à l’international


Les apiculteurs des cinq pays maghrébins ont créé récemment l’Union du Maghreb arabe d’apiculture (UMAAPI), une organisation qui va leur permettre de défendre leurs intérêts à l’international et renforcer leur coopération au niveau régional, a-t-on appris mercredi auprès de la fédération algérienne des apiculteurs (FAAAPI).

Cette organisation est née officiellement le 18 octobre dernier à Ifrane (Maroc) lors d’une assemblée générale regroupant les présidents des fédérations des apiculteurs des cinq pays de l’UMA (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie), a indiqué à l’APS le président de la Fédération algérienne, Mohamed Lekhal.

Lors de cette réunion, organisée en coordination avec la FAO, les représentants des cinq fédérations ont présenté "les rapports de développement de l’apiculture" dans leurs pays respectifs et établi la charte de l’UMAAPI.

Le Procès-verbal de cette réunion a désigné M. Lekhal président de cette union, alors que le Maroc assure le secrétariat général. "L’idée de créer cette union a germé lors du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) en 2011 entre les fédérations algérienne et marocaine d’apiculture", a rappelé M. Lekhal.

Actuellement, chaque pays est en train de faire un travail de développement dans le cadre de cette union pour préparer le programme d’action pour les cinq années à venir (2012-2016), selon M. Lekhal.

La création de cette union permettra aux pays du Maghreb d’avoir une représentation unifiée au sein de la Fédération internationale des associations d’apiculteurs qui regroupe actuellement 196 pays et de constituer une force pour défendre les intérêts commerciaux de la région ainsi que son patrimoine génétique apicole.

"Malgré s’ils cotisent à cette fédération, les pays arabes n’ont jamais été membres du conseil ou dans le bureau exécutif. Cela est dû au fait que chacun de ces pays agit individuellement", a affirmé M. Lekhal.

Les pays arabes ont tenté en 1994 de mettre en place l’union arabe des apiculteurs, mais cette organisation n’a pas aboutie en raison notamment des disparités existantes en terme de niveau de développement de l’apiculture dans ces pays.

"En étant cinq pays dans une organisation internationale, c’est sûr qu’on aura notre place", assure ce docteur en apiculture. La valorisation de la production apicole du Maghreb figure parmi les dossiers que l’union compte défendre au niveau des instances internationales.

"Il faudrait qu’on se place sur le marché international pour valoriser notre miel. Je ne vois pas pourquoi nos pays importent du miel mais n’exportent pas leur produit", a dit M. Lekhal.

L’autre cheval de bataille de cette union maghrébine porte sur la réhabilitation et la protection de son patrimoine apicole national et régional.

"Nous avons des races d’abeilles locales, par exemple l’abeille jaune du Sahara qui a été complètement déstabilisée par certains pays qui l’utilisent pour prendre des souches, qu’il faut absolument protéger", indique le même responsable.

Les pays maghrébins veulent aussi des ’’ristournes’’ dans leurs cotisations à la fédération internationale des associations d’apiculteurs sous forme de sessions de formation en faveur des professionnels de la filière apicole et du transfert technologique.

Au niveau régional, cette organisation permettra aux cinq pays d’intensifier leurs échanges commerciaux et leur coopération techniques et scientifique. L’Algérie et le Maroc ont déjà établi un cadre de coopération à la faveur d’un mémorandum d’entente signé en avril 2011 par les ministres de l’agriculture des deux pays.

Une délégation de la filière apicole marocaine se rendra, d’ailleurs, en avril prochain à Alger pour visiter les instituts techniques, les universités et les entreprises apicoles en Algérie, indique M. Lekhal. Il a révélé, dans ce sens, que les deux parties avaient commencé à établir une carte des plantes sur lesquelles butinent l’abeille jaune et sa localisation aussi bien en Algérie qu’au Maroc.

"Nous allons faire des échanges de façon est ce que cette abeille soit cultivée et remise dans son biotope et la protéger par des textes de loi", a fait savoir M. Lekhal.

Source APS & Maghrebemergent

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