«C'est dans cette culture de
l'altérité, de la liberté, du respect mutuel et du savoir vivre ensemble que je
me reconnais en tant que croyant», André Azoulay
Le Prix Saint-Augustin pour le
Dialogue inter-religieux en Méditerranée a été attribué, dimanche à Milan, à
André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi et président de la Fondation
euro-méditerranéenne Anna Lindh.
Organisée en présence des
autorités religieuses et civiles italiennes, la cérémonie s'est déroulée dans
la salle d'apparat de la prestigieuse Bibliothèque Ambrosiana, dépositaire de
l'une des plus riches collections européennes de manuscrits arabes,
emblématiques de la philosophie, de la science et de la théologie «quand le
monde méditerranéen parlait et écrivait en arabe.»
«C'est cette période qu'il nous
faut revisiter, celle où la foi et la raison savaient se retrouver et où nos
spiritualités respectives avaient le talent de s'identifier à un monothéisme
éclairé, foyer du progrès, de l'humanisme et de la modernité» a déclaré Azoulay
en rappelant le rôle historique de passeur joué par Saint-Augustin, ce
Maghrébin né à Hippone (aujourd'hui Annaba en Algérie) qui fut avec
Saint-Ambroise, l'Européen rencontré à Milan, un pionnier visionnaire pour le
dialogue inter-religieux sur les deux rives de la Méditerranée.
«C'est dans cette culture de
l'altérité, de la liberté, du respect mutuel et du savoir vivre ensemble que je
me reconnais en tant que croyant», a souligné Azoulay en rappelant que la
Communauté des Nations avait maintenant pris la juste mesure de la réalité et
de la profondeur du consensus national au Maroc autour d'une société inclusive,
qui a su se réapproprier toutes ses histoires et toutes ses cultures.
En proposant au peuple marocain
une Constitution qui écrit dans son préambule la place fondatrice des
civilisations arabo-musulmane, berbère, juive, hassanie et andalouse dans notre
patrimoine et dans notre identité, S.M. le Roi Mohammed VI a donné toute sa
force et toute sa légitimité à l'exceptionnelle singularité de notre destin
national, a réaffirmé avec émotion André Azoulay en invitant l'assistance à
méditer sur ce choix alors «qu'autour de nous, au nord comme au sud de la
Méditerranée, la régression, l'exclusion et l'archaïsme réapparaissent là où on
les croyait disparues».
Citant Ibn Arabi qui a dit que
«les hommes sont les ennemis de ce qu'ils ignorent», le conseiller de S.M. le
Roi a conclu son intervention par un vibrant appel aux autorités religieuses
pour que «nos spiritualités respectives ne soient plus les otages de
l'extrémisme et du dogmatisme et que la foi monothéiste redevienne la maison du
dialogue, de la connaissance mieux partagée et de la reconquête des valeurs
universelles de justice et de dignité pour tous».
Cette première édition du Prix
Saint-Augustin à laquelle ont assisté Hassan Abouyoub, ambassadeur du Maroc en
Italie et Mohamed Ben Ali, consul général à Milan, avait été précédée par une
autre grande première portant la marque du Maroc. En effet, le Grand Rabbin de
Milan et le président de la communauté juive de la ville entourés des édiles de
la cité avaient organisé au sein de la grande synagogue de Milan, un dîner en
l'honneur de André Azoulay en présence et avec la participation exceptionnelle
d'une importante délégation de la communauté musulmane italienne, présidée par
l'Imam Abdel Wahid Pallavicini.
Source MAP & AufaitMaroc
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