Les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne et de la Ligue des États arabes (LEA) réunis hier au Caire ont publié une déclaration conjointe dans laquelle ils s'engagent à développer la coopération par le biais de projets concrets dans une série de domaines. Ils ont ainsi souligné leur engagement commun à encourager la réforme démocratique et à promouvoir les droits de l'homme, tout en définissant des positions communes sur une série de questions régionales.
Les ministres s'étaient réunis au Caire, à l'occasion de la seconde conférence ministérielle entre l'Union européenne et la Ligue arabe, à l'invitation de la Haute représentante de l'UE, Catherine Ashton, du Secrétaire général de la Ligue des États arabes, le Dr Nabil Elaraby, et du ministre libanais des affaires étrangères, le Dr Adnan Mansour.
Catherine Ashton s'est exprimée à l'issue de la réunion et a déclaré que les discussions avaient débouché sur plusieurs résultats tangibles.
« Nous avons préparé la déclaration conjointe qui traduit notre volonté de coopérer et nous appelle à nous réunir une nouvelle fois officiellement en 2014. »
Elle a également insisté sur l'élaboration du programme de travail conjoint qui « décrit les mesures spécifiques que nous allons prendre pour développer notre coopération dans de nombreux domaines, notamment l'amélioration de la contribution des femmes à la société, l'observation électorale, les droits de l'homme, la coopération judiciaire, la formation de diplomates, la coopération culturelle, l'aide humanitaire et les énergies renouvelables. »
Dans leur déclaration, les ministres se sont félicités de la relance et du renforcement des relations entre l'UE et la LEA. Ils ont insisté sur l'importance d'intensifier encore leur dialogue, par le biais de réunions régulières à tous les niveaux.
Ils ont souligné l'importance de développer la coopération bilatérale entre l'UE et la LEA par le biais de projets concrets et se sont réjouis de l'inauguration d'un Centre de crise au siège de la Ligue des États arabes. Ce centre, financé en partie par l'UE, est le premier résultat opérationnel de cette coopération.
La déclaration a pris également bonne note des recommandations soumises par la HR Catherine Ashton et le Dr Elaray concernant un programme de travail sur la coopération internationale, qui prévoit notamment le développement de la coopération dans le domaine de l'énergie, de la culture, du renforcement de pouvoir des femmes, des questions juridiques, des droits de l'homme, de l'aide humanitaire, de la gestion des crises et du processus électoral.
Les ministres ont accueilli favorablement le processus de réforme démocratique lancé dans une série de pays de la région et réaffirmé leur volonté de continuer à le soutenir. Ils ont également « souligné leur engagement à promouvoir et à respecter les droits de l'homme, notamment le droit au développement économique et social, la liberté d'expression et la liberté de religion et de conviction. Ils ont condamné toute forme d'incitation à la haine et à l'intolérance, conformément à la législation internationale sur les droits de l'homme ». La déclaration souligne aussi la nécessité d'arriver à une véritable égalité entre les femmes et les hommes.
La déclaration insiste sur la nécessité de poursuivre le dialogue et de promouvoir l'entente entre les peuples, ainsi que le respect de leur diversité religieuse et culturelle.
Une série de questions régionales sont également abordées dans la déclaration :
Moyen-Orient
« Les ministres ont appelé à la suppression de tous les obstacles à la reprise immédiate des négociations entre les parties ainsi qu'au règlement de toutes les questions en rapport avec le statut final (eau, sécurité, frontières, réfugiés, Jérusalem) en vue de parvenir à une solution à deux États, coexistant côte à côte dans la paix et la sécurité, sur la base des résolutions concernées du Conseil de sécurité de l'ONU et d'autres résolutions pertinentes, des principes de Madrid, y compris celui de la terre pour la paix, de la Feuille de route et des accords conclus précédemment par les parties. »
Les ministres ont réaffirmé leur position commune à ne pas reconnaître les éventuels changements aux frontières d'avant 1967 autres que ceux convenus par les deux parties, y compris en ce qui concerne la ville de Jérusalem. Ils ont souligné leur position commune selon laquelle « les colonies israéliennes et le mur de séparation construit en Territoire palestinien occupé sont illégaux en vertu du droit international et font par ailleurs obstacle à la paix ». Ils ont également fait part de leur profonde inquiétude face aux violences commises par les colons en Cisjordanie et à la récente escalade à Gaza et aux alentours.
Dans leur déclaration, les ministres ont convenu de la nécessité de soutenir les efforts palestiniens d'édification de l'État, tant sur le plan politique que financier.
Syrie
« Les ministres ont appelé le gouvernement syrien à mettre fin immédiatement et totalement aux meurtres et à toutes les formes de violence à l'encontre du peuple syrien, appelant toutes les parties à stopper immédiatement les violences. » Ils ont aussi exprimé leur profonde inquiétude face à la détérioration de la situation humanitaire et ses dangers, notamment le déplacement interne de plus de deux millions et demi d'habitants et la fuite, vers les pays voisins, de centaines de milliers de Syriens.
« Les ministres se sont félicités de l'accord intervenu entre les groupes de l'opposition syrienne lors de la récente réunion à Doha, organisée sous les auspices de l'émir qatari. Cet accord représente une étape clé dans la formation d'une opposition représentative et élargie. » La déclaration indique que les ministres ont pris note de la résolution de la Ligue des États arabe et de l'engagement pris par les ministres européens des affaires étrangères d'examiner cette question lors de leur réunion du 19 novembre 2012.
Liban
Les ministres ont condamné dans les termes les plus forts l'attentat terroriste perpétré à Beyrouth le 19 octobre ainsi que toute tentative de déstabiliser le pays par le recours à la violence ou aux intimidations à des fins politiques. « Ils ont souligné l'importance, pour le Liban, de se doter d'institutions publiques fortes, indépendantes, impartiales et démocratiques et de respecter les procédures judiciaires. Ils ont aussi réaffirmé leur soutien à l'intégrité territoriale et à la souveraineté du Liban. »
Les ministres ont convenu d'organiser leur prochaine réunion en 2014, dans l'Union européenne.
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