L’Algérie vient de manquer une
nouvelle opportunité de se mettre sur le podium des pays les plus attractifs du
Maghreb, à l’heure où les autres pays de la région se battent inlassablement
afin de réussir la transition démocratique.
La dépression de la communauté
d’affaires de la zone euro touche les pays de la rive sud de la Méditerranée.
Le verdict de Anima-Mipo est sans appel. L’observatoire Anima-Mipo des
partenariats en Méditerranée vient de tirer l’ultime sonnette d’alarme quant au
recul important des investissements dans les pays de la rive sud de la
Méditerranée. Ce fléchissement pose la question des facilitations à
l’implantation d’investisseurs étrangers en Algérie. Pour le cas Algérie, c’est
toujours Halloween.
La règle des 51/49% ne cesse de
hanter les milieux d’affaires européens, très intéressés pourtant à exporter
leur business, vers les pays du Maghreb surtout. A ce titre, Anima-Mipo
indique, dans son dernier rapport sur l’évolution de la valeur ainsi que du
volume des investissements directs étrangers (IDE) dans le pourtour
méditerranéen, que l’Algérie fait encore face aux contrecoups provoqués par la
règle des 51/49% imposée aux investisseurs étrangers désirant s’implanter dans
le pays. Cette loi s’érige en principal obstacle juridique à l’afflux des IDE
vers l’Algérie, à en croire l’observatoire Anima-Mipo.
Le nombre de projets annoncés
reste stable : 13 projets ont été détectés au premier semestre 2012. «Malgré
les appels du secteur privé qui juge la loi des 51/49% trop générale et figée,
à l’instar du Forum des chefs d’entreprises (FCE), les autorités algériennes ne
donnent guère de signaux encourageants quant à l’amélioration du cadre de
l’investissement étranger (la législation sur le change a d’ailleurs été durcie
en août dernier). Certains représentants du patronat semblent cependant vouloir
donner crédit au gouvernement nommé en septembre dernier pour mettre en place
les réformes demandées en faveur du secteur privé», lit-on sur le rapport de
Anima-Mipo, détaillant l’activité des investisseurs dans la région
méditerranéenne. Globalement, les investisseurs étrangers «restent prudents
pour la région du Maghreb» ; le Maroc «tire son épingle du jeu, mais c’est à
peu près le statu quo dans les pays du Maghreb».
L’Algérie vient de manquer une
nouvelle opportunité de se mettre sur le podium des pays les plus attractifs du
Maghreb, à l’heure où les autres pays de cette région se battent inlassablement
afin de réussir la transition démocratique. «La Tunisie reste pour sa part
confrontée à des défis de taille et doit regagner la confiance tant sur le plan
politique qu’économique. En Libye, les bouleversements politiques de 2011 et
les tensions malheureusement toujours vives en 2012 n’ont pour l’instant pas
permis un réel décollage des intentions d’investissement.» Les bonnes
performances en attractivité proviennent plutôt du voisin marocain.
«Le Maroc continue quant à lui à
renforcer son attractivité, tout au moins par rapport à ses voisins maghrébins.
Le nombre de projets annoncés au cours des six premiers mois de l’année en
cours reste quasiment en ligne avec la relativement bonne performance de 2011
et les montants annoncés remontent, laissant présager un bon cru 2012 de
l’investissement étranger», constate l’observatoire euroméditerranéen.
En définitive, malgré l’envergure
des problèmes auxquels sont confrontés les investisseurs étrangers sur la
destination Algérie, l’Exécutif s’entête à maintenir la règle des 51/49%, une
loi presque inutile dans un monde économique à forte globalisation.
Par Ali Titouche
Source de l’article ElWatan
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