Méditerranée. Deux PDG allemands se mobilisent pour sauver des migrants

Deux Allemands ont acheté un bateau pour sillonner la Méditerranée et venir en aide aux migrants dont l'embarcation a chaviré.

Le bateau ne pourra pas accueillir les migrants, mais doit permettre de donner l'alerte.
Le bateau ne pourra pas accueillir les migrants,
mais doit permettre de donner l'alerte. Sea-watch
Harald Höppner et Matthias Kuhnt n'en pouvaient plus de rester sans rien faire alors que des milliers de migrants mourraient en essayant de traverser la Méditerranée.

Ces deux PDG d'une petite entreprise allemande ont donc décidé de leur venir en aide en achetant un bateau qui leur permettrait de patrouiller en mer, à la recherche d'embarcations en difficulté. Depuis le mois d'octobre, les deux entrepreneurs ont investi 150 000 euros dans un bateau datant de 1917, long de 21 mètres et d'une largeur de 5 mètres. Ils pourront récupérer une partie de cette somme grâce au site d'appel aux dons qu'ils ont créé.

À quelques centaines de kilomètres de l'Allemagne

C'est à l'occasion des célébrations marquant le 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin qu'ils ont eu cette idée. « Nous nous sommes rendu compte qu'à seulement quelques centaines de kilomètres de l'Allemagne, nous étions en train d'ériger une frontière semblable, a raconté Matthias Kuhnt au Washington Post. Rien que l'année dernière, plus de gens sont morts aux frontières de l'Union européenne que pendant les vingt-sept années où l'Allemagne a été coupée en deux par le Mur de Berlin ! »

Une première mission de trois mois

Leur première mission, qui devrait durer trois mois, est prévue pour le 15 mai, au départ de Malte. Si tout va bien, ils ne seront pas seuls à bord : des dizaines de volontaires se sont inscrits pour les épauler, par rotation de deux semaines. 

À ceux qui critiquent cette initiative privée, arguant que le bateau est bien trop petit pour accueillir des migrants en grand nombre, Harald Höppner et Matthias Kuhnt répondent que leur objectif n'est pas d'avoir les rescapés à bord.

Nous donnerons l'alerte

« Nous disposerons d'assez de radeaux de survie gonflables et d'eau potable pour secourir 500 personnes. Et quand nous repérerons une embarcation en danger, nous donnerons l'alerte aux garde-côtes italiens ou maltais. Ils pourront difficilement ignorer un signal de détresse venant d'un équipage allemand ! », expliquent-ils.

Les migrants sauvés par les garde-côtes européens sont normalement conduits jusqu'à des camps de réfugiés sur le sol européen. Ils peuvent ensuite faire une demande d'asile. « Nous n'autoriserons pas les rescapés à monter à bord, car nous risquerions d'être suspectés d'être des passeurs », précise Matthias Kuhnt.

Embarcations fragiles

Cette opération doit se concentrer sur une zone relativement réduite entre la Libye et l'Italie. Selon Frontex, l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures, au moins 40 000 personnes ont essayé d'entrer en Europe en passant par la Libye et la Tunisie, en 2014. C'est l'un des chemins les plus empruntés, mais aussi celui où les embarcations sont les plus fragiles.

Source de l'article Ouest France

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