La France va convertir 60 millions de dettes tunisiennes en investissements.
Au premier jour de sa visite d’Etat en France, Béji Caïd Essebsi, le président tunisien, a obtenu de Paris, mardi, la conversion de 60 millions d’euros de dettes tunisiennes en investissements
.
Ce mécanisme avait déjà été évoqué par le président Hollande à Tunis en 2013 et a été, depuis, annoncé par l’Italie et l’Allemagne.
Traditionnellement, une telle mesure est réservée aux pays les moins avancés, dont ne fait pas partie la Tunisie. Mais Paris a tenu à marquer ses intentions d’un « geste fort », selon les conseillers de Bercy en direction de Tunis.
Une décision qui ne s’apparente en aucun cas à une annulation de dettes, mais qui doit servir à structurer des projets de développement utiles à chacune des deux parties. Un comité de pilotage doit répartir les sommes disponibles entre les différents dossiers d’investissements et doit permettre à la France de rester le numéro un – en stocks comme en flux – dans ce domaine. Elle affiche environ 100 milliards d’euros (en stock cumulé) et demeure, en outre, le premier fournisseur détenant 16 % du marché tunisien. Enfin, elle absorbe 28 % de ses exportations.
Côte à côte
La décision de la France de convertir ses créances en investissements est à la fois économique et politique. Elle n’est cependant qu’un volet du soutien apporté par Paris à son voisin d’outre-Méditerranée. « Nos deux pays sont côte à côte pour faire face aux épreuves », a lancé, mardi, François Hollande, lors d’une conférence de presse commune à l’Elysée, promettant une « coopération exemplaire » de la France avec la Tunisie. Les deux pays doivent notamment échanger des renseignements pour mieux assurer la sécurité de la frontière de la Tunisie avec la Libye. Le renforcement de la sécurité passe par l’achat d’armes, un sujet sur lequel ni Paris ni Tunis ne se montrent bavards. Preuve de l’urgence : mardi, quatre soldats tunisiens ont été tués et huit autres blessés par des extrémistes islamistes à un point de contrôle de la région de Kasserine (centre), selon un porte-parole de l’armée.
Source de l'article Les Echos
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