Destinations durables ou tourisme énergivore

En complément de travaux sur l’énergie et le tourisme en Méditerranée soutenus par la Banque Européenne d’Investissement, le Plan Bleu vient de réaliser une mise en perspective des résultats de ces deux thématiques.

Ce travail interroge la notion de « durabilité » des destinations touristiques, et ouvre des pistes à développer en matière d’investissements potentiels et d’élaboration d’outils.

 
Comment profiter des opportunités économiques du tourisme résidentiel sans qu'il n'épuise les ressources de la population ? (Plan Bleu DR)
Comment profiter des opportunités économiques du tourisme résidentiel sans qu'il n'épuise les ressources de la population ? (Plan Bleu DR)
Le cas du tourisme de masse méditerranéen met en évidence la captation des ressources énergétiques et naturelles associée aux infrastructures de ce secteur (transports, hébergement, loisirs). D’une part, cela pose la question de l’arbitrage entre les usages et d’autre part, la question de la capacité de charge renforcée par les effets de la saisonnalité. Mais à l'inverse, les projets considérant ces problématiques territoriales peuvent générer des améliorations pour ces mêmes communautés. 
  
Ce document pose les bases d’un travail de long terme. L’importance du tourisme en Méditerranée le nécessite. Peut-il vraiment renforcer le développement local, où déconnectera-t-on encore les besoins en énergie du secteur et ceux des économies et des populations ?   
  
« Soyons optimistes » soutient Ferdinand Costes, en charge de l’énergie au 
Plan Bleu,« agir pour une optimisation énergétique s’avère a priori plus facile dans un hôtel que dans les bureaux du secteur tertiaire standard. Les donneurs d’ordres sont identifiés, et les usages mieux connus ». 
 
Dans tous les cas la consommation d’énergie va croître 
Paysages de rêve, détente assurée, mais quid des effets sur l'environnement et les ressources ? (photo MN)
Paysages de rêve, détente assurée, mais quid des effets sur l'environnement et les ressources ?
Pour autant, on peut constater partout les ribambelles d’hôtels égrainés sur les côtes méditerranéennes, dont la conception et l’exploitation ne prennent pas en compte ces données. Selon les auteurs, la conception même des projets doit être revue. « Construire des bâtiments moins énergivores permet aussi de recourir aux savoir-faire et matériaux locaux souvent mieux adaptés, et ainsi contribuer à fournir des emplois sur place » 
  
Dans leur versus pessimiste, les deux chargés de mission du Plan Bleu estiment que« quels que soient les scénarios, la croissance de la consommation d’électricité atteint des niveaux élevés. Les conséquences sur le besoin en production électrique, aujourd’hui carbonée, sont réelles. Des opportunités sont pourtant possibles en s’appuyant sur les énergies renouvelables locales » 
  
Comment gérer ces situations en ne renonçant pas aux bénéfices attendus d’une économie du tourisme ? « Il existe des seuils qu’il faut connaître » explique Loïc Bourse, en charge du tourisme au Plan Bleu. En deçà le tourisme bénéficie aux territoires sans porter préjudice aux populations, au-delà la question est posée : faut-il ou pas lancer le projet tel quel ? 
  
Les « seuils de durabilité » sont donc à définir, et les deux chargés de mission savent qu’au-delà de cette étude, un sérieux travail de prospective apparaît nécessaire.« Scénarios et simulations devraient nous permettre de mieux comprendre quand une destination est durable, quand elle ne l’est plus ». 
Par Michel Neumuller
Source del'article EconostrumInfo
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