La
Transmaghrébine ambitionne de relier les grandes métropoles d'Afrique du Nord
via un tracé autoroutier et ferroviaire.
Il
serait plus aisé de favoriser une véritable intégration économique au sein de
l'Union du Maghreb arabe (UMA), née il y a vingt-trois ans, si elle disposait
d'une ossature fondée sur les transports. Ainsi le projet d'une autoroute
transmaghrébine, doublée d'un parcours ferroviaire à grande vitesse, n'est pas
une utopie mais une nécessité.
Ces
quelque 4 000 km devraient relier Nouakchott à Tripoli via Casablanca, Fès,
Alger et Tunis ; ils desserviront pas moins de 55 villes et seront au service
de près de 90 millions d'habitants. Financée par des prêts contractés par les
différents États concernés auprès des bailleurs de fonds internationaux, la
Transmaghrébine, dont le coût est estimé entre 5 et 8 millions de dollars le
kilomètre (entre 4 et 6,5 millions d'euros), est le plus grand et le plus
onéreux des programmes d'infrastructures en Afrique et figure parmi les trente
mégaprojets majeurs des pays émergents.
Malgré
les retards, dus aux difficultés économiques des États maghrébins, plusieurs
tronçons sont opérationnels. La Tunisie relance le tracé depuis Sfax jusqu'à la
frontière libyenne. La partie marocaine, la plus avancée, relie déjà Agadir à
Oujda via Casablanca. En Algérie, le coût de l'autoroute est-ouest connaît des
dépassements de budget alors que la Mauritanie peine à lever des financements
et que la révolution libyenne a renvoyé sine die la construction, en
partenariat avec l'Italie, des 200 km entre la frontière tunisienne et Tripoli.
Favoriser
les échanges interrégionaux relance la modernisation et le développement d'un
transport ferroviaire encore obsolète. La ligne de train à grande vitesse
(TGV), sur près de 3 000 km, entre Tunis, Alger et Casablanca est à l'étude et
prend une vocation intercontinentale en prévoyant un raccordement aux réseaux
ferroviaires arabes, africains et européens. Encore faudrait-il que l'Algérie
et le Maroc décident de changer de pied quant à leurs relations bilatérales. À
commencer par la réouverture de leur frontière commune.
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de l'article sur Jeuneafrique
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