"Le Maroc veut devenir un acteur incontournable de l’industrie automobile en Euro-Méditerranée"


Entretien. Le Sistep-Midest, salon de la sous-traitance industrielle se tient à Casablanca jusqu’au 22 septembre. A cette occasion, Hakim Abdelmoumen, élu en juin 2012 à la présidence de l’Amica (association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile) revient sur les ambitions de l’industrie automobile marocaine.  
L'Usine Nouvelle - Où en est l’industrie automobile marocaine de son développement ?
Hakim Abdelmoumen - Avec un chiffre d’affaires de 1,35 Md d'euros, en croissance de 11% depuis le début de l’année, le secteur se porte bien. Il est soutenu par la croissance du marché domestique. Les ventes de véhicules au Maroc ont en effet augmenté de 16% en 2012. Mais pas seulement. Dans le cadre du plan gouvernemental Emergence, le secteur bénéficie également d’un accompagnement renforcé, notamment en terme de développement des compétences et à l’export.

Dans quels métiers en particulier l’industrie automobile marocaine a-t-elle une carte à jouer auprès des constructeurs automobiles ?
Trois pôles ont été identifiés pour accompagner le développement du secteur. En premier lieu, la construction des véhicules. Détenues par Renault, les usines de Casablanca et de Tanger où sont assemblés véhicules low-cost et utilitaires doivent permettre au secteur de monter en cadence. A terme, le Maroc doit produire 400 000 véhicules par an. Dominés par le câblage et la coiffe de siège, l’activité offshoring  est un autre levier de développement pour l’industrie automobile.

Les multinationales qui y sont installées importent massivement des composants qui, avec la croissance du secteur, pourraient désormais être produits au Maroc. Le développement de la chaîne de valeur est en cours. Enfin, le secteur de l’équipement pour la première monte et les pièces de rechanges constituent un autre axe important pour le secteur. Une centaine d’équipementiers sont présents au Maroc, les derniers étant arrivés dans le sillage de Renault à Tanger. 
Comment se positionne le pays par rapport à d’autres zones low-cost ?Le Maroc se fixe pour objectif de devenir une plateforme de la région Euro-Méditerranée. Le marché est en train d’évoluer vers le développement d’activité à plus forte valeur ajoutée, notamment la plasturgie mais également la conception de fonctions à l’intérieur du véhicule comme des éléments de système de freinage ou de châssis destinés à être exportés.
Toutes les conditions sont réunies pour accompagner la croissance du secteur, à commencer par le fort investissement dans le développement des compétences. Près de 40 M€ ont été investis dans la création de quatre Instituts de formation avancée aux métiers de l’automobile (IFMIA), dont le premier est directement géré par Renault à Tanger.
On reproche à Renault de ne pas faire suffisamment appel aux sous-traitants marocains. Ce constat est-il partagé par l’Amica ?
Le constructeur français agit en fonction de ses intérêts économiques et de ses exigences techniques. La croissance du secteur doit aussi profiter aux entreprises marocaines. L’axe France-Maroc doit être privilégié. Le travail d’identification des opportunités de fabrication et d’intégration des composants automobiles que nous menons actuellement va dans ce sens. Il doit déboucher sur des partenariats entre équipementiers marocains et français afin de mieux affronter la concurrence internationale. Certains sont déjà en cours de discussion.

Propos recueillis par Marie Cadouxb à CasablancaSource de l'article L'Usine Nouvelle

Aucun commentaire: