Présidente de l’association du
cinéma euro-arabe, Marie-Claude Behna co-organise la deuxième édition du
«Printemps du cinéma arabe», festival qui se tient du 28 au 30 septembre à
Paris.
Un père Égyptien d’origine
syrienne, une mère libanaise, une enfance en Égypte, et une jeunesse au Liban.
«On a quitté le Liban à cause de la guerre, ce devait être temporaire, mais la
guerre a duré quinze ans. » Alors
Marie-Claude Behna a fait sa vie en France.
Elle est à elle seule un
melting-pot méditerranéen, un pont entre les deux rives. Élevée au sein d’une
famille de chrétiens d’Orient, elle n’avait alors d’yeux que pour l’Occident.
«Mon père était le plus gros distributeur de films égyptiens, mais nous ne
regardions que des films américains ou européens, j’ai grandi avec Laurel et
Hardy et Charlie Chaplin.»
En Belgique et en France,
Marie-Claude Behna étudie le cinéma, exerce comme monteuse et irrésistiblement
inverse son regard. Elle braque les yeux vers l’Orient, ne résiste pas à
l’interdit familial du… film arabe auquel elle voue toute sa carrière. Pendant
vingt ans, elle se consacre au département cinéma de l’Institut du monde arabe
avant que celui-ci ne soit fermé en 2008 pour cause de restrictions
budgétaires.
DÉBUSQUER «LES PETITES PERLES» DU
CINÉMA ARABE
Avec le temps, les bobines se
sont transformées en données numériques accessibles via Internet. À 63 ans,
Marie-Claude Behna continue à les visionner intensément. Avec trois amies tout aussi
férues de cinéma et de culture arabe, elle a créé l’association du cinéma
euro-arabe qui pour la deuxième année organise le « Printemps du cinéma arabe
», trois jours de programmation de fictions, documentaires et courts métrages,
une sélection de 32 films dont 28 avant-premières venues d’une dizaine de pays,
du Maroc à l’Irak en passant par la Syrie et la Palestine.
«Il y a une grande désorientation dans le
monde arabe, beaucoup de questions, d’inquiétude et d’incertitudes. Cela ne
remet pas en cause le fait que l’histoire soit en marche, que les choses ne
seront plus les mêmes qu’avant 2011. Cela se ressent dans la production
cinématographique. De plus en plus de femmes portent la caméra, des maisons de
production indépendantes se créent, une dynamique germe dans plusieurs pays»,
se réjouit Marie-Claude Behna.
Elle débusque « les petites
perles » du cinéma arabe pour les faire découvrir au public parisien cinéphile
ou tout simplement curieux. « Pour autant tous les films ne sont pas
nécessairement liés au printemps arabe. Nous nous intéressons au nouveau et au
renouveau du cinéma, également dans sa dimension universelle, au printemps du
cinéma arabe et non pas seulement au cinéma du printemps arabe.»
Festival « Printemps du cinéma
arabe » au cinéma La clef, 34 rue Daubenton, Paris 5e .
Par Marie Verdier – Source de l’article
LaCroix
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