Ce "Porte-Folie" né à
Marseille démarre une grande tournée internationale
Jusqu'au 17 novembre, le
Porte-Folie conçu par Karwan, ce "bâtisseur de projets culturels
territoriaux" tel qu'il se définit, sillonne le Maroc avec "Azalaï,
la caravane des arts en place publiques", un festival itinérant. Un projet
à deux têtes, né d'un vrai dialogue autour de la Méditerranée, porté par les
Marseillais de Karwan et les Marocains de Awaln'art.
Tête de pont de ce convoi
artistique : ce beau camion-expo qui dresse un panorama des arts de la rue en
Europe et Méditerranée et dont c'est le premier voyage. Et autour une nuée de
spectacles conçus ici et là-bas. Avec notamment, les farfelus niçois de Divine
Quincaillerie qui découvrent, ravis, l'Afrique du Nord avec leurs grandes
marionnettes, Les Gaspard, les Aixois du cirque musical Azeïn et leur Vie
tendre et cruelle des animaux sauvages, le théâtre aptésien d'Antoine le
Menestrel et de Jean-Marie Maddedu.
En ce moment, sur les places de
Tiznit, Marrakech, Rabat et Tanger (et à Marseille en 2013), ils sont rejoints
à tour de rôle par les compagnies marocaines, Dakirat Al Mostakbal,
l'association Ismoune, l'école nationale de cirque de Shem'sy, le théâtre
nomade et le collectif Eclats de lune. À côté de ces moments de
représentations, toute une série d'ateliers pédagogiques pour encore inviter au
rêve et à la rencontre autour des arts, comme langue commune entre les peuples.
Alors qu'Anne Guiot, directrice
de Karwan, présente le projet dont le nom est un hommage aux Touaregs
puisqu'Azalaï veut dire "caravane" en langue tamasheq, elle se
félicite de cette collaboration franco-marocaine qui en inaugure bien d'autres.
Et loue ce programme "qui étoffe la saison régionale rue &
cirque", ce démarrage précoce de l'année capitale européenne de la
culture. Une tournée généreuse qui vient pointer la créativité qui préside aux
activités de ce membre-pilier de la Cité des arts de la rue. Des croisements
entre artistes qui font sens aussi dans le rôle de porte-voix des esthétiques
de la rue.
"Ce sont des échanges
excitants et délicats, poursuit Anne Guiot, car les mots n'ont pas la même
résonance mais on a vraiment plaisir à cette aventure !" Au coeur du
dispositif, ce gros semi-remorque tout rouge, une caverne de connaissance de 55 m² , un ambassadeur ambulant. Toute
sa matière est disponible en trois langues, français, arabe et anglais, il
invite à plonger dans l'histoire de créations, de festivals et de troupes.
Des espaces ludiques qu'on peut
facilement s'approprier en naviguant d'un film à l'autre, au gré des utopies
des uns et des formes d'expression des autres (officiels ou subversifs, prenant
appui sur la réalité ou construisant des fictions), on peut y faire un voyage
en s'immergeant dans la démarche de différentes compagnies... Une façon
intelligente d'accompagner les spectacles pour cet outil qui va faire 3 000 km et revenir à Marseille l'an
prochain, là où il a été conçu, avant de repartir encore sur les routes pour de
nouvelles rencontres avec le public.
Par Gwenola GABELLEC
Source de l'article LaProvence
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