Considérée comme une sérieuse alternative au système financier en crise ces dernières années, la finance islamique peine à attirer les consommateurs que ce soit en Algérie, en Tunisie, au Maroc ou même au delà.
Basée sur les principes de la charia, la finance islamique qui se démarque notamment de la finance dite «occidentale» par la prohibition des intérêts dans les prêts bancaires, peine à susciter l’engouement des consommateurs et des professionnels en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ces régions sont pourtant prédisposées à offrir de fortes potentialités de développement à ce système financier au regard de la prédominance de la religion musulmane.
Les nord-africains encore attachés aux services bancaires conventionnels
Selon une étude de l’Institut américain Gallup sur la finance islamique menée dans quatre pays d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie et Égypte) et un autre du Moyen-Orient (Yémen), le pourcentage des consommateurs de produits bancaires issus de la finance islamique demeure très faible. Ce taux n’est seulement que de 3% en Algérie et en Égypte, 2% en Tunisie et 1% au Maroc et au Yémen. 48% des 1.000 adultes de plus de 15 ans interrogés déclarent en revanche avoir connaissance de l’existence de banques islamiques dans leur pays. Parmi les personnes participant à ce sondage, 45% d’entre elles affirment préférer les services proposés par la finance islamique même si leurs coûts sont nettement plus élevés que ceux des banques conventionnelles. Les Marocains sont les plus enclins à consommer des services bancaires conforment à la charia (54%), suivis des Algériens (49%), des Yéménites (37%) et enfin des Tunisiens (31%). Malgré l’attachement des consommateurs de ces régions aux services bancaires conventionnels, l’étude met en avant que la finance islamique peut encore progresser au regard de l’existence d’une certaine demande notamment au Maroc ou bien en Algérie.
Un marché concurrentiel
L’étude omet en revanche de mentionner les principales raisons qui peuvent expliquer les difficultés de la finance islamique à s’imposer au sein des pays étudiés. Seul est mentionné, le faible pourcentage de bancarisation (nombre de titulaire de comptes en banque et dans les services de micro-finance) soit l’un des plus faibles au monde (17%). Toujours selon l’étude, le relèvement de ce taux permettrait de dynamiser la demande et ainsi permettre à la finance islamique de tirer son épingle du jeu dans ce marché. Cependant certains spécialistes estiment que le faible taux de bancarisation ne peut expliquer à lui seul cette faible attirance des consommateurs pour la finance islamique. Au Maroc et en Tunisie, où les taux de bancarisation dépassent 60%, la consommation des services financiers compatibles avec la loi islamique reste pourtant assez faible. La forte implantation notamment au Maghreb des banques conventionnelles offrant un panel de produits aux intérêts attractifs demeure une des raisons qui explique le faible développement de la finance islamique.
Par Malik Acher- Source de l'article Afriqueinside
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