Euler Hermès a passé au crible les performances des entreprises et de l'économie marocaine pour 2014. Verdict : la croissance devrait avoisiner 4% mais les défaillances d'entreprises vont croitre de 10% selon ses estimations.
Dans son rapport intitulé "Maroc, un Batal dans la bataille", (Batal veut dire champion en arabe) Euler Hermès spécialiste mondial des solutions d'assurance se demande si le Maroc peut représenter "une terre d'opportunité" pour la France avec sa croissance favorable mais aussi son fort risque d'impayés et ses défaillances d'entreprises en augmentation en 2014. (voir document complet ci-dessous).
Si le rapport d'Euler Hermes souligne le risque politique modéré du royaume, il ne manque pas de pointer le fort risque d’impayés et prévoit même des défaillances d’entreprises en augmentation de 10% en 2014 alors que les créations d'entreprises devraient se redresser à 22 122 nouvelles sociétés créées.
Un pays à risque moyen
"Ce sont essentiellement, les entreprises de taille intermédiaire et les petites entreprises qui vont continuer à souffrir le plus. Il va falloir qu'elles apprennent à maîtriser la productivité du travail pour rester compétitives." argumente Ludovic Subran chef économiste du groupe Euler Hermès contacté par L'Usine Nouvelle.
Quant à l'augmentation des défaillances d'entreprises attendues en 2014, notre économiste estime qu'il s'agit là d'un niveau normal compte tenu d'un taux de croissance supérieur à 4%.
Euler Hermes Acmar compte fin 2012, 1,5 milliard de dirhams d’encours sinistré sur une exposition globale de 26 milliards. Les secteurs du bâtiment, de l’électronique et de l’électroménager sont les plus touchés. Ils participent aux sinistres respectivement à hauteur de 60% et 20%.
Se positionnant comme un pays "à risque moyen", indique Ludovic Subran, le Maroc peut se développer avec "la baisse de la part de l'économie informelle, le recours au crédit en sachant que la moitié des transactions se font au comptant et l'intégration des mécanismes de protection des affaires pour investir en ayant recours au maximum de garanties.".
Néanmoins "le ralentissement du crédit au secteur privé (3,7% d'augmentation en 2013, après 8% en 2012 pour le crédit bancaire) et l'augmentation des coûts salariaux unitaires (près de 8% par an) pèsent sur l'économie marocaine" indique l'étude.
En 2014, Euler Hermes prévoit pour le Maroc une croissance stable de l'ordre de 4,5%. "Le développement économique du Maroc et ce potentiel de demande croissant représentent une réelle opportunité pour la France," explique Nicolas Delzant, président du directoire d'Euler Hermès France.
Sur la base du baromètre export réalisé auprès de 938 entreprises, le rapport note que "le Maroc est passé de la 10e à la 6e position entre 2010 et 2012 sur le classement des débouchés commerciaux visés par les entreprises françaises".
"Avec ses différents plans de développement, le Maroc a su investir dans les infrastructures qui lui permettent aujourd'hui de gagner des points de compétitivité." explique Ludovic Subran.
Ainsi au niveau de la logistique et des transports, le Maroc s'est hissé au troisième rang de "l'indice Euler Hermes d'effort d'intégration aux réseaux de transports mondiaux en 2012" derrière la Chine et la Corée du Sud et devant les Etats-Unis, Honk Kong ou l'Allemagne.
Cet indicateur recouvre la connectivité des transports maritimes et des données de transports aériens. Cette position s'explique par "des réalisations comme Tanger Med qui est désormais un hub du commerce mondial grâce au développement des infrastructures, de la logistique et aussi à la libéralisation des services." estime Ludovic Subran.
Et quid de la situation tendue du déficit budgétaire marocain? Celui-ci estime que "le Maroc s'est endetté à bon escient et au bon moment." Il considère même que "le budget auquel s'astreint le gouvernement à travers la loi de finances 2014 peut se concevoir davantage comme un budget d'ajustement que comme un budget d'austérité."
Par Nasser Djama - Source de l'article l'Usine Nouvelle
Le "plus de potentiel de croissance" dans la région
Euler Hermès à travers sa filiale marocaine Euler Hermès Acmar dirigée par Tawfik Benzakour est présent au Maroc à Casablanca depuis près de 20 ans. D'une étude générale sur les opportunités en région Méditerranée, il en a extrait une seconde centrée sur le Maroc car ce pays possède "l'économie qui présente le plus de potentiel de croissance dans la région" déclare Ludovic Subran
Euler Hermès à travers sa filiale marocaine Euler Hermès Acmar dirigée par Tawfik Benzakour est présent au Maroc à Casablanca depuis près de 20 ans. D'une étude générale sur les opportunités en région Méditerranée, il en a extrait une seconde centrée sur le Maroc car ce pays possède "l'économie qui présente le plus de potentiel de croissance dans la région" déclare Ludovic Subran
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