L’agriculture représente une valeur ajoutée importante pour les économies des pays de la Méditerranée. Elle constitue une source d’emploi et de revenu pour une grande partie de la population active dans ces pays.
L’agriculture joue aussi un rôle majeur car elle assure la production d’aliments. Elle est également porteuse d’externalités positives en termes de préservation des paysages ruraux.
Mais si les efforts d’intensification, notamment dans le cadre de la Révolution verte à partir des années cinquante, ont permis d’accroître de manière substantielle la production alimentaire et ainsi de renforcer la sécurité alimentaire dans le monde, ils se sont faits progressivement au détriment des ressources naturelles, compromettant ainsi sa productivité future de l’agriculture. Ce constat global vaut également pour les pays méditerranéens.
Ce modèle actuel d’intensification de la production agricole au niveau mondial ne permettra pas de relever les défis du nouveau millénaire. Mais d’un autre côté, les prévisions émanant de la FAO et d’autres organisations de recherche soulignent que la demande alimentaire mondiale devrait doubler d’ici à 2050. L’augmentation de la population mondiale, estimée à 3,2 milliards de personnes supplémentaires d’ici à 2050, exigera, selon la FAO, une augmentation de la production alimentaire mondiale de l’ordre de 60 pour cent - et près de 100 pour cent dans les pays en développement si les tendances actuelles se confirment - pour répondre à l’augmentation des besoins alimentaires. Etant donné la diminution des surfaces de terres inutilisées présentant un bon potentiel agricole, il faudra, pour répondre à cette demande, accroître sans cesse le rendement des cultures pour essayer de réduire les tensions dans toutes les régions du monde. Mais cette augmentation ne peut se faire qu’avec une meilleure gestion des ressources.
Pour autant, de nombreuses études confirment qu’il y a assez de nourriture dans le monde et que la faim est causée par des problèmes de production et de distribution alimentaires autres que les crises alimentaires engendrées par les conflits et la pauvreté. Dans ce contexte, la problématique du gaspillage alimentaire est de plus en plus fréquemment posée. Dans les pays en développement, les pertes vont de 5 à 50% et se produisent principalement dans les phases pré et post-récolte, alors que dans les pays industrialisés les pertes peuvent aller de 2 à 20% et se concentrent essentiellement au niveau de la consommation de détail et finale.
Bien que la production alimentaire soit suffisante pour nourrir la population actuelle de 7,1 milliards d’habitants, elle n’est malheureusement pas suffisante pour assurer la sécurité alimentaire de tous. De nos jours, environ 850 millions de pauvres souffrent de la faim.
Les autres facteurs de l’insécurité alimentaire sont le manque de droit et l’accès insuffisant aux marchés. Cependant, les contraintes à l’amélioration quantitative et qualitative de la production agricole concernent les ravageurs, les maladies, les pratiques de gestion des exploitations agricoles inappropriées et la contamination des aliments par des métabolites toxiques (par exemple les mycotoxines qui peuvent être cancérogènes pour les hommes et les animaux).
Il faudra donc être en capacité de produire plus avec moins de ressources et, par conséquent, de produire autrement. Le défi alimentaire pour les années à venir consistera en effet à trouver les bonnes solutions pour augmenter la production alimentaire et répondre ainsi à l’accroissement de la demande, tout en produisant mieux, à moindre coût et de manière plus durable. Pour atteindre cet objectif, il est impératif de repenser globalement les politiques
agricoles alimentaires et rurales afin d’améliorer les méthodes de production, la gestion des stocks alimentaires et la régulation des marchés internationaux.
Récemment, sur ces sujets des mesures ont été envisagées en faveur de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la volatilité des prix agricoles dans les forums internationaux, en particulier au sein de la FAO (sommet de novembre 2009 à Rome), du G8 (sommet de juillet 2009 à L’Aquila) et du G20 (sommet de novembre 2011 à Cannes).
Ce fut aussi le cas à travers le Dialogue 5+5 de la Méditerranée occidentale (séminaire de février 2012 à Alger) et la Conférence des Nations Unies sur le développement durable dite « Rio+20 » (sommet de Rio de Janeiro en juin 2012) et les deux dernières Conférences de la FAO sur la sécurité alimentaire (38ème session de la FAO en juin 2013 et 40ème Comité de la Sécurité Alimentaire en octobre 2013).
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Source de l'article CIHEAM
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