Liberté : Comment avez-vous eu vent du projet Méditalents ?
Raouf Benia : C’est par hasard que j’ai trouvé un lien
sur Facebook. Un ami avait partagé l’appel à candidature de Méditalents. Le
problème est qu’il ne restait que 10 jours avant la clôture des dépôts de
candidature. Je n’avais pas d’idées de long métrage, juste des idées de courts,
et donc je n’ai rien envoyé. Le hasard a fait que les délais ont été prolongés
de 15 jours. Je me suis alors dit pourquoi pas ! J’ai commencé à travailler mes
idées de courts et je n’ai envoyé mon dossier que le dernier jour. Ce qui était
intéressant est qu’avant les délibérations, l’équipe de Méditalents entrait
régulièrement en contact avec nous pour rajouter des éléments à nos dossiers.
Personnellement, j’ai eu le sentiment qu’enfin on me donnait de l’importance.
Vous avez bénéficié de plusieurs cycles de formation
articulés autour d’ateliers…
Jusqu’à présent, nous avons effectué cinq sessions, d’une
semaine chacune. Nous en aurons une autre début juillet, en attendant deux
sessions, prévues en septembre et décembre. La première phase (3 sessions entre
octobre 2011 et janvier 2012) a porté sur les outils d’écriture de scénario
d’un court métrage. D’ailleurs, durant cette phase, nous devions en écrire un,
et il devait raconter une “back-story” d’un ou de plusieurs personnages du long
métrage.
Qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
Ma vision de l’écriture a complètement changé, et l’heure
était à la remise en question. J’ai vraiment compris qu’il fallait revoir mon histoire
initiale (pourquoi cette histoire, pourquoi ces personnages, pourquoi ces
situations et pas d’autres, etc.). Après deux sessions, je peux dire que je
suis sur la bonne voie. Méditalents est une aventure humaine qui me permet
aujourd’hui d’aborder mes projets d’écriture de scénario avec plus d’assurance
et de précision.
Justement, sur quel projet travaillez-vous ?
C’est l’histoire de Sidali, directeur et cofondateur du
quotidien “l’Alternative”. Il est l’un des principaux chroniqueurs de la
presse. Ses écrits satiriques et des plus controversés lui créent beaucoup de
problèmes. Son entourage n’arrive plus à le comprendre. Sidali est assassiné,
et une enquête est menée par le commissaire Abdi. J’essaie, à travers cette
histoire, de rendre hommage aux hommes et femmes des médias assassinés durant
la décennie noire.
Grâce à Meditalents, vous présidez actuellement un
collectif. Peut-on en savoir plus ?
C’est une idée qui est née durant la première phase de
Méditalents, suite aux différents échanges que nous avions eu entre nous les
candidats. Nous avons décidé de créer un collectif maghrébin. Pour le moment,
il s’agit de créer des collaborations entre tunisiens, algériens et marocains.
Chacun de nous pourra apporter son expérience et son savoir-faire. Nous avons
des projets de courts métrages – ceux écrits à Méditalents. Pour le moment, ce
n’est pas une structure officielle, mais chacun est prêt à collaborer dans le
projet de l’autre sans attendre une contrepartie.
Par Sara Karfi - Liberté Algérie
Source de l'article Liberté Algérie
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