Tunis,
19 juin 2012 - Un nouveau rapport de la Banque africaine de développement (BAD)
analyse les causes des événements politiques survenus en 2011 dans divers pays
d'Afrique du nord, auxquels on a donné le nom de Printemps arabe.
Il suggère
aussi diverses options stratégiques pour les décideurs dans les pays en
transition. Intitulé «Emplois, Justice et le printemps arabe : la croissance
inclusive en Afrique du Nord», le rapport est publié par le départementdes
opérations en Afrique du nord de la BAD.
L'Afrique
du Nord a été l'épicentre du Printemps arabe. Les régimes en place depuis de
nombreuses années en Egypte, en Libye et en Tunisie sont tombés. En plus du
rejet de décennies de répression politique, deux revendications économiques, du
travail et de la justice ont alimenté les révolutions. Les sondages indiquent
que le manque d'opportunités économiques, la hausse du coût de la vie et
l'écart grandissant entre les riches et les pauvres étaient parmi les
principaux moteurs du mécontentement populaire.
Les
origines politiques du Printemps arabe sont simples : l'Egypte, la Libye et la
Tunisie n'ont pas réussi à instituer des systèmes politiques pluralistes et
ouverts. Et économiquement, les gouvernements de la région n'avaient pas réussi
à créer des emplois, en particulier pour les jeunes, et les politiques
quiformaient la base d'une croissance inclusive après l'indépendance ont
commencé à s'effriter.
Les
économies nord-africaines n'ont pas réussi à avoir une croissance assez rapide
et suffisamment créatrice d'emplois de qualité. Avec une croissance économique
lente, un faible taux d'emploi et une population de jeunes en Afrique du nord
en pleine expansion, les pays étaient confrontés à une trajectoire insoutenable
qui a abouti aux événements de 2011.
L'objectif
principal de ce rapport est de faire ressortir clairement les causes du
«Printemps arabe», à savoir le manque d'emplois de qualité et l'échec d'un
modèle économique moribond qui ne favorisait pas une croissance inclusive. À ce
jour, il semble que peu ait été fait en matière de réformes structurelles. Ce
n'est pas surprenant. L'histoire des transitions dans d'autres pays donne à
penser que les premiers gouvernements de transition ont tendance à se détourner
des changements du système juridique et réglementaire au-delà des tentatives
visant à éliminer les manifestations les plus criantes des malversations qui
caractérisaient les régimes précédents. A cela il convient d'ajouter que la
fragilité du système bancaire limite les possibilités de réformes du secteur
financier.
Le
retour de la confiance des entreprises dépendra de la confiance entre le
gouvernement et le secteur privé dans un environnement plus ouvert. Une
première étape peut être entreprise en développant des institutions qui prennent
en charge des interactions transparentes, basées sur des règles, entre les
entreprises et les pouvoirs publics.
En
outre, les gouvernements nord-africains ont à leur disposition un certain
nombre de politiques et de dispositions publiques qui peuvent aider àdévelopper
de nouvelles stratégies pour une croissance inclusive. On peut citer, entre
autres, l'amélioration de l'accès à l'emploi pour les jeunes, la réforme de
l'éducation, la décentralisation des dépenses publiques et l'amélioration des prestations
de services.
Le
rapport conclut en indiquant comment l'utilisation des accords régionaux pour
intégrer plus pleinement à l'économie mondiale représente un complément
important de la politique économique nationale et commentIl souligne également
que bien que les solutions aux problèmes de l'emploi et de la justice doivent à
terme venir des sociétés qui ont favorisé le Printemps arabe, la communauté
internationale a potentiellement un important rôlecomplémentaire à jouer.
Contact
media: Penelope Pontet de Fouquieres, t : +216 71 10 12 50
- email : p.pontetdefouquieres@afdb.org
Contact
technique : Yasser Ahmad , t : +216 71 10 34 48
Pour
lire le rapport, cliquez ici ou allez sur le lien suivant : http://bit.ly/NN0gOn
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