Le développement des énergies renouvelables (ER) dans la région MENA est tributaire de plusieurs facteurs. Pas ceux d’ordre économique ou technique, mais bel et bien d’ordre politique.
En effet, l’instabilité politique que vivent actuellement plusieurs pays de la région MENA, conjuguée à une certaine «discordance» enregistrée au niveau des pays européens, risque de retarder ou freiner le développement de ce type d’énergie.
Ce constat a été établi par un bon nombre d’experts ayant participé à la journée de la conférence DII qui se tient dans sa troisième édition à Berlin.
Pour les différents intervenants, ces éléments sont défavorables à la mise en marche d’une politique énergétique commune entre les deux rives de la Méditerranée. «Les pays arabes ont fait un long chemin et nous les encourageons», a déclaré Mme Shilpa Patel, ministre de l’Etat allemand, dans son allocution d’ouverture.
Et d’enchaîner : «La stabilité dans cette région est d’une grande importance pour le Desertec.» Selon la même responsable, le projet en question tout en produisant de l’énergie contribuera au développement durable dans la région MENA et servira à redéfinir les relations entre les deux parties.
Pour sa part, Paul Van Son, directeur du DII, a estimé que ce projet ne pourra pas se faire sans la création de conditions favorables dans le marché pour faire travailler les entreprises dans le domaine. «Sans stabilité politique dans ces pays, les progrès (économique et industriels, ndlr) ne sont pas pour demain. Ils seront certainement à long terme», insiste-t-il.
A une réponse à la presse, Paul Van Son a estimé que la région où il est impossible de se lancer actuellement est la Libye, les autres pays ayant retrouvé une certaine stabilité.L’absence d’une même vision de développement de ce type d’énergie de la part des pays européens est également l’autre facteur qui pourrait fragiliser le développement des ER.
Les experts ont même fait allusion à l’existence, dans le même continent, d’au moins deux projets différents, en l’occurrence le projet DII sous la houlette des Allemands et Medgrid (ex-Transgreen) du côté français. D’ailleurs, Florian Zickfeld, directeur de l’équipe de Power System, l’a clairement indiqué. Pour la même source afin de permettre à l’Europe de subvenir à sa grande demande en électricité, notamment durant l’hiver, il est indispensable de favoriser «la coopération entre les Etats de l’Union européenne».
Une donne que certains experts ont d’ailleurs estimé manquante dans le processus de prise de décisions en Europe.
«Les pays de l’UE doivent cesser de prendre des décisions infidèlement sur des affaires communes, car cela n’est pas à leur faveur. Il faut optimiser les décisions collectives», dit-il. Pantelis Capros, professeur d’économie de l’énergie et de recherche opérationnelle dans le département à l’université nationale technique d’Athènes, soutient, en citant l’UE, que «très souvent, la coordination du marché se passe mal, surtout dans des projets complexes où les participants veulent l’accès préférentiel». Et de préciser : «Le grand défi DII est de trouver un modèle de marché qui pourra soutenir les activités, les objectifs et les mettre en place.»
Après le Maroc et la Tunisie, l’Algérie interviendra aujourd’hui pour présenter son programme énergétique et ses aspirations.
Le ministre de l’Energie et des Mines, qui s’est excusé de ne pouvoir y être, sera représenté par le président-directeur général de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa.
Par Mina Adel , source de l'article El Watan
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