Tunis : L’UE lancera les négociations en vue de l’ALECA

Dans une série de rapports annuels adoptés ce jour, la Commission européenne et la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ont évalué la mise en œuvre de la politique européenne de voisinage (PEV) avec les 16 pays partenaires d'Europe orientale et du sud de la Méditerranée et fait des recommandations pour l'année à venir.

Résultat de recherche d'images pour "tunisie europe"Le rapport qui vient d’être publié, évalue les situations d'ordre politique et économique dans les pays « partenaires de l’Union Européenne » dont la Tunisie et expose les conclusions qui aideront l'Union européenne à évaluer son approche à l'égard de la région tout entière.

Il indique que l’Union européenne procédera à une vaste consultation sur la voie à suivre pour cette politique afin de définir des modes d'action plus efficaces dans sa collaboration avec ces partenaires essentiels, une démarche qui profitera aussi bien à l'UE qu'à ses voisins.

Pour ce qui est la Tunisie, l’Union européenne estime que la transition politique a connu en 2014 des avancées considérables à la suite du « Dialogue national » tenu en octobre 2013 et de l’adoption de la constitution de 2014 qui garantit les principes démocratiques et les libertés fondamentales, ainsi que l'égalité de tous les citoyens.

Des progrès notables ont également été faits dans les domaines de l'évaluation des politiques fiscales, de la gouvernance financière, de la propriété intellectuelle, des marchés publics, de la gouvernance du système statistique, de la politique de l’entreprise et de soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que de la consolidation des politiques publiques et de la réforme des secteurs des transports et des énergies renouvelables.

L’autre étape remarquable dans l’adhésion de la Tunisie au club des transitions démocratiques réussies est celle de la tenue d'élections législatives et présidentielles libres, transparentes et inclusives qui a également permis de marquer une étape historique dans l'histoire du pays.

Le rapport de la PEV 2014, a ,expressément, annoncé que l’UE souhaite consolider son partenariat privilégié avec la Tunisie par l'intensification de ses relations et de ses échanges dans tous les domaines – politique, culturel, humain, économique et social, sécuritaire et commercial. Elle souhaite également soutenir l'agenda de réformes du nouveau gouvernement pour consolider la démocratie, le développement socio-économique et la sécurité en Tunisie.

En outre, l’Union Européenne a indiqué que la prochaine étape « cruciale » est celle de l’adoption des lois organiques établissant les nouvelles instances indépendantes et leur fonctionnement et la poursuite des réformes dans les secteurs de la justice et de la sécurité afin de mettre en œuvre la nouvelle Constitution.

Le rapport est revenu sur les attentats terroristes qui ont fait plusieurs morts et blessés parmi les politiciens, les soldats et les policiers et sur la situation économique « instable » dans le pays en raison du contexte géopolitique, que ce soit en rapport avec ce qui se passe en Libye qu’avec la montée de l’extrémisme dans les pays de voisinages.

En dépit de tout cela, l'UE est restée le principal partenaire commercial de la Tunisie avec des échanges commerciaux de biens s'élevant à 20,36 milliards d'euros. Suite à la conclusion en juin 2014 du processus préparatoire, l’UE est prête à lancer des négociations en vue de la conclusion d’un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) qui, par l’intégration progressive de l'économie tunisienne dans le marché intérieur européen, soutiendra le modèle économique choisi par la Tunisie.

Sur la base du rapport de suivi, l’Union européenne a émis une batterie de recommandations afin d’accélérer la mise en œuvre des plans d’aides attribuées à la Tunisie.

Dans ce cadre, l’UE appelle la Tunisie à mettre en œuvre la nouvelle Constitution, à créer l'ensemble des instances constitutionnelles et à préparer l'organisation des élections municipales et régionales et d’adopter les réformes législatives et réglementaires visant à renforcer l’état de droit, notamment l’indépendance, le professionnalisme et l'efficacité de la justice ainsi que le respect des droits des femmes.

En ce qui concerne le côté sécuritaire, l’Etat tunisien doit adopter une politique et des mesures visant à la réforme du secteur de la sécurité, notamment concernant la police et la gestion des frontières, dans le respect des droits de l'homme et des standards internationaux ainsi que l’adoption d’un cadre législatif créant un statut juridique reconnu et garantissant la protection des réfugiés, des migrants et des demandeurs d'asile.

Au volet économique, le rapport de l’UE insiste sur l’adoption et la mise en œuvre d’un programme de réformes macro-économiques et fiscales structurelles pour assurer la stabilisation budgétaire, lutter contre les disparités régionales de développement et sur le lancement d’une réforme des subventions des prix de l'énergie et introduire des programmes-cibles d'appui aux ménages en parallèle, pour moderniser la gestion des finances publiques et celle des marchés publics.

L’UE a appelé le gouvernement tunisien à lancer les négociations d’un Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) et d’accélérer les négociations dans le domaine du transport aérien, en vue notamment de l'accord Euro-méditerranéen relatif aux services aériens.

Par Issam Khemakhem - Source de l'article Africanmanager

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