Le Maroc s’intègre de plus en plus avec ses partenaires africains et européens, mais pas avec ses voisins maghrébins à cause bien-entendu du blocage de l’UMA (Union du Maghreb Arabe). C’est ce qui dégage, en tous cas, du nouveau rapport d’activité de la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financières), fraîchement publié.
Ainsi, les échanges commerciaux du Maroc avec ces partenaires africains sont en nette progression. Cette performance est due à plusieurs facteurs. D’abord, la multiplication par plus de 5 en dix ans des exportations marocains vers les pays de l’Afrique subsaharienne ; ce qui représente 6,3% des exportations totales du Maroc en 2013 contre 2,7% seulement en 2003.
De même, le solde commercial, largement excédentaire depuis 2008, s’est nettement renforcé ces dernières années pour atteindre 8,9 milliards de dirhams en 2013.
Le second facteur concerne les investissements marocains en Afrique subsaharienne qui sont importants, représentant plus de la moitié du total des IDE marocains à l’étranger sur la période 2003-2013.
La DEPF souligne, par ailleurs, que les relations économiques entre le Maroc et l’Union européenne (UE) sont,elles-aussi, florissantes. Là aussi, des facteurs sont derrières cette évolution favorable des liens économiques entre les deux parties. Il s’agit de l’Accord d’association entre le Maroc et l’UE, en vigueur depuis 2000, stipulant la création d’une zone de libre-échange à l’horizon 2012, qui a permis de consolider les échanges commerciaux et les flux d’investissements bilatéraux et d’élargir l’appui technique et financier de l’UE. Ainsi, les échanges commerciaux avec l’UE ont atteint 303,5 milliards de dirhams en 2013, représentant 54% des échanges globaux du Maroc, dont 191 milliards de dirhams pour les importations (50%) et 112,5 pour les exportations (62%).
En outre, les flux d’IDE en provenance de l’UE ont atteint 23,6 milliards de dirhams en 2013, en hausse de 23% par rapport à 2012, représentant 60% du total des IDE reçus par le Maroc.
L’ouverture de négociations en mars 2013 en vue de la conclusion d’un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) vise à compléter le dispositif de libre-échange classique.
Ce qui démontre aussi que les relations économiques entre le Maroc et l’UE sont bonnes est la signature, en décembre 2013, d’un nouveau plan d’action Maroc-UE mettant en œuvre le statut avancé (2013-2017). Dans ce sillage, les deux parties ont signé, en novembre 2014, un protocole d’accord relatif au nouveau cadre unique d’appui 2014-2017 pour un budget indicatif de 728 à 890 millions d’euros.
Des échanges économiques denses entre le Maroc et ses deux partenaires, France et Espagne
Toujours au niveau européen, la DEPF fait observer que les échanges commerciaux du Maroc avec la France ont atteint 88,7 milliards de dirhams en 2013, représentant 15,7% des échanges globaux du Maroc contre près de 28% en 2000. La France a maintenu ainsi sa place de premier client du Maroc avec une part de plus de 21% en 2013, mais a été reléguée au rang de deuxième fournisseur avec une part de 13% (derrière l’Espagne).
Par ailleurs, la France reste le principal pays investisseur au Maroc, avec une part d’IDE de plus de 40% sur la période 2006-2013.
En revanche, les recettes touristiques et les transferts des MRE en provenance de la France se sont essoufflées, à cause de la forte montée du chômage.
Pour ce qui est de l’Espagne, la DEPF note les relations économiques entre le Maroc et son voisin ibérique se développent, elles-aussi, de manière remarquable. A en croire la progression de ses échanges commerciaux avec l’Espagne de 11% en moyenne annuelle sur la période 2003-2013 pour atteindre 86,7 milliards de dirhams, représentant 15,3% des échanges totaux du Maroc contre 14,5% en 2003. L’Espagne est devenue le premier fournisseur du Maroc avec une part de 13,5% en 2013, devançant ainsi la France (13,0%). Autre performance soulevée est le rebondissement des exportations marocaines vers l’Espagne de 15,5% en 2013 pour atteindre un record de 35,1 milliards de dirhams, soutenues par le redressement progressif de l’économie espagnole, après une crise sévère.
La DEPF souligne, par ailleurs, que l’Union du Maghreb Arabe (UMA) demeure trouve toujours des difficultés à se démarrer, surtout après les événements qu’a connus la région nord-africaine depuis l’année 2011 et la crise de la zone euro et son éventuel impact sur les pays de la région.
Le commerce intra- maghrébin ne représente qu’environ 4% des échanges extérieurs de la région contre 24% pour l’ASEAN et 15% pour le MERCOSUR.
Cette faiblesse s’explique, notamment, par la faible complémentarité des produits échangés par les pays de la région, la forte similarité entre certaines économies (Maroc-Tunisie), l’insuffisance des infrastructures de transport, le partenariat peu développé entre les secteurs privés des pays concernés.
En somme, souligne la DEPF, la non concrétisation du projet de l’Union maghrébine a un coût important, estimé par plusieurs organismes entre 1% et 2% du PIB annuel des pays de la région. Toutefois, ce manque à gagner peut être atténué via le développement de partenariats gagnant- gagnant dans des secteurs prometteurs comme les phosphates et le gaz (production des engrais).
Source de l'article l'Opinion Maroc
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