Dialogue méditerranéen Le tandem Rabat-Paris

Dialogue méditerranéen Le tandem Rabat-Paris reprend le flambeau 
  • Les deux pays coprésident désormais la conférence du dialogue méditerranéen
  • L’environnement, le prochain défi sur la liste 
  • Jeunesse, sécurité et concertation politique parmi les priorités
Dialogue méditerranéen Le tandem Rabat-Paris reprend le flambeauPassation d’armes chez les pays membres du Dialogue méditerranéen 5+5. La coprésidence Nord que détenait jusque-là le Portugal a passé le relais à la France qui dorénavant présidera le Dialogue en collaboration avec le Maroc. 

Un geste protocolaire qui ne devrait pas manquer d’effets vu l’euphorie croissante par laquelle passent actuellement les relations entre les deux pays et la confiance que montrent les deux responsables Salaheddine Mezouar, le patron de la diplomatie marocaine et Laurent Fabius, son homologue français. 
Ce climat de bonne entente devrait aider les deux pays à mieux négocier les futures rencontres prévues dans le cadre de la Méditerranée comme c’est le cas de la COP 21 que devra accueillir la France en décembre prochain et qui devra passer le relais au Maroc en 2016. «Les COP ont été par le passé une source de déception, mais pour cette prochaine édition, je pense qu’il y a un optimisme actif qui se dégage», explique le responsable français lors de la conférence de presse finale. 

C’est que l’environnement a été un des sujets centraux sur lesquels le Dialogue 5+5 s’est attardé. A cet égard, les ministres ont salué la pertinence de «L’Appel de Tanger» lancé le 20 septembre dernier, lors de la visite du président français à Tanger sur invitation du Roi Mohammed VI, une initiative commune et solidaire en faveur du climat, visant à encourager les efforts de la communauté internationale en vue de faire face au problème du changement climatique. 
Au niveau du dialogue politique, les membres plaident pour un renforcement de la concertation politique entre les pays membres du Dialogue «5+5», un cadre privilégié pour le raffermissement des liens de coopération et le rapprochement des points de vue des pays membres sur les différentes questions d’intérêt commun et en particulier au sein du Maghreb, en proie à une dispersion des rangs entre les différents pays. «Nous souhaitons que les pays du Maghreb puissent travailler ensemble, la France qui est l’amie des uns et des autres est disposée à faire en sorte que les choses avancent dans le respect des règles internationales», a assuré l’actuel co-président français. 

En outre, les pays membres du Dialogue ont insisté sur la nécessité de parvenir à un accord dans le cadre de la crise libyenne. Tout en se félicitant des efforts déployés par le Maroc, ils appellent les parties libyennes à trouver une issue favorable à la formation d’un gouvernement de concorde nationale, seule à même de préserver l’unité, l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Libye. Au-delà de ce pays, c’est de l’ensemble de cette partie du continent dont il est question. C’est le cas du Sahel dont la situation humanitaire et sécuritaire reste extrêmement préoccupante. Dans un autre contexte, le Dialogue a insisté sur le rôle important à jouer par la jeunesse, une des thématiques fondamentales de cette réunion. La déclaration finale insiste sur le sujet en soutenant par ailleurs pleinement les programmes lancés par la fondation Anna Lindh «qui contribuent de manière concrète et structurante à cet objectif».
A noter que lors de cette conférence, une place importante a été accordée à la société civile, dont des représentants ont été invités à participer aux travaux, une première dans le cadre du Dialogue 5+5.

Une réunion sous haute tension

La 12e réunion des ministres des Affaires Etrangères des pays membres du 5+5 (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie au sud ainsi que l’Espagne, la France, l’Italie, le Portugal et Malte au nord), célébrée les 6 et 7 octobre à Tanger s’est tenue dans un contexte spécial marqué par une poursuite des processus de transition des pays du sud de la Méditerranée et une situation économique difficile en Europe, qui ne manque pas d’impacter les économies de ses partenaires méridionaux. La conjoncture demeure également caractérisée par la grave crise humanitaire qui sévit en Méditerranée en raison de l’explosion des flux migratoires, due en partie aux conflits qui déchirent certains pays de la région, ainsi que la montée des radicalisations et des menaces terroristes au nord comme au sud.

Par Ali ABJIOU - Source de l'article l'Économiste

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