Tunisie : l’ATEM des jeunes défend la dimension méditerranéenne

"Nier la dimension méditerranéenne de la Tunisie revient non seulement à tronquer notre histoire mais aussi à fermer des horizons que nos ancêtres ont milité pour ouvrir," souligne dans un communiqué l’association tuniso-euro-méditerranéenne des jeunes, appelant les députés "à revoir la question des amendements en vue d’intégrer la dimension méditerranéenne dans la nouvelle Constitution".

"L’espace euro-méditerranéen, berceau des grandes civilisations, a de tous temps accaparé l’intérêt des historiens et des hommes politiques. Ses peuples qui partagent un riche héritage n’ont jamais cessé, à travers les temps, de forger entre eux des liens étroits et de développer des destinées communes faisant de cette zone un espace géostratégique traçant les grandes lignes de la politique internationale. Par son poids historique, démographique, économique, commercial et financier, la zone euro-méditerranéenne occupe aujourd’hui une place de premier rang sur la scène internationale. 

Partie intégrante de l’espace euro-méditerranéen, l’Union européenne a toujours accordé une importance particulière au partenariat euro-méditerranéen qui a toujours été, au fil des années, une sorte de « pierre angulaire » de la construction européenne. En fait, l’évolution de l’Union européenne a été toujours accompagnée par une véritable volonté de renforcer ce partenariat qui s’est concrétisé par une multitude d’initiatives visant à faire de la Méditerranée un espace commun de paix, de stabilité et de prospérité. La multitude des initiatives euro-méditerranéennes, tels que « le Dialogue 5+5 », « le Forum méditerranéen », « la Déclaration de Barcelone », « l’Union pour la Méditerranée », … montrent encore une fois l’intérêt vital que représente cette région pour l’Union européenne, un intérêt qui va bien au-delà de simples programmes d’aides et d’échanges. 

Pour sa part, la Tunisie a toujours été fidèle à son appartenance méditerranéenne et a adhéré à toutes les initiatives euro-méditerranéennes. Prétendre le contraire, c’est mettre en cause tout l’arsenal relationnel tissé par la Tunisie avec son voisinage euro-méditerranéen. Ne pas reconnaître l’appartenance méditerranéenne de la Tunisie, au sein d’une Constitution longtemps attendue, pose plus d’une question ? Au moment où l’Union européenne et les grandes puissances internationales prennent en considération la montée en puissance de cet espace, on voit les députés tunisiens voter contre l’intégration de la dimension méditerranéenne dans la nouvelle constitution ce qui pourrait constituer une atteinte à l’histoire de notre pays et un danger pour les différentes religions, cultures et appartenances des citoyens non arabo-musulmans.

Une telle orientation pourrait également aller à l’encontre des engagements euro-méditerranéens de la Tunisie et ne serait pas en harmonie avec les dispositions de la Charte Internationale des droits de l’Homme, les conventions de Genève, les diverses initiatives euro-méditerranéennes ainsi que les accords euro-méditerranéens d'association. 

Nous nous sommes de tout temps targués d'une identité spécifique qui n'est en fait que la quintessence de toutes les civilisations qui se sont succédé sur cette terre et qu'historiquement parlant l'identité tunisienne est plus méditerranéenne que quoi que ce soit d'autre et ce compte tenu de sa position géographique qui a depuis l'antiquité directement influencé son histoire. C'est ainsi que nier la dimension méditerranéenne de la Tunisie revient non seulement à tronquer notre histoire mais aussi à fermer des horizons que nos ancêtres ont milité pour ouvrir. 

Compte tenu de ces données, et en se référant à l’article 93 du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale Constituante, nous appelons nos députés et le Rapporteur général de la Constituant à revoir la question des amendements tendant à faire intégrer la dimension méditerranéenne dans la nouvelle Constitution et lui accorder l’intérêt qu’elle mérite et surtout ceux qui concernent le préambule, l’article 5 et l’article 38 du projet de la Constitution. 

Pour en finir et par ces temps extrêmement difficiles pour l'économie du pays, cette rédaction envoie à nos partenaires principaux des signes négatifs. Elle s'avèrera en fin de compte contre-productive.
Source du Communiqué Tunisiait

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