L'université de Béjaïa organise depuis mardi dernier, un colloque international de trois jours sur les mouvements migratoires entre les deux rives de la Méditerranée, à l'auditorium Tharga Ouzemour. Ce premier colloque international qu'abrite l'université de la ville millénaire, Béjaïa au passé civilisationel, qui se situe au coeur de l'espace méditerranéen, a pour thème: «Polarisation et enjeux des mouvements migratoires entre les deux rives de la Méditerranée: Europe, Maghreb et Afrique subsaharienne.»
Au menu, un sujet d'actualité qui anime les débats politiques à tous les niveaux et qui hante surtout les esprits dans certains pays de la rive Nord. Ces pays ont été jusqu'à prendre des mesures drastiques dans le but de juguler ce flux. Ces mesures juridiques et politiques pénalisantes vont-elles empêcher les candidats aventuriers de quitter leur pays d'origine dans l'espoir de retrouver une vie meilleure ailleurs?
Les pays du Sud possèdent-ils les moyens de retenir leurs jeunes désespérés et tentés par l'émigration? Deux questions centrales auxquelles les experts conférenciers vont tenter de répondre aujourd'hui au troisième et dernier jour du colloque, par des résolutions claires et objectives.
Sont présents à cette rencontre scientifique, des professeurs et experts venus de France notamment et des universités algériens. «Si les études sociologiques se sont toujours intéressées à la migration en tant que phénomène universel, dont l'interprétation de son ampleur est annoncée par les pays dominants comme une menace d'instabilité économique, sociale et politique, nous devons nous interroger aujourd'hui sur les raisons politiques et économiques des mouvements des populations» déclare le comité scientifique dans l'argumentaire du colloque.
Trois grands axes d'intervention ont été abordés lors de ce colloque. Il s'agit des «Mouvements migratoires et mise en perspective historique, la Méditerranée: enjeux socio-économiques et politiques migratoires, actualités migratoires: quelles motivations, quelles pratiques?» Ces axes se sont traduits par des communications dont le bal des interventions dans sa première journée a été ouvert pat l'anthropologue algérienne Tassadit Yacine qui a développé un sous-thème intitulé «De l'indignité à l'affirmation de soi: à partir de quelques parcours de migrants kabyles».
Elle dira en substance que «le phénomène migratoire bien qu'ancien est toujours perçu comme actuel parce qu'il introduit une rupture dans l'ordre social. Pour pleinement saisir le phénomène actuel, il est important dans le cas de la Kabylie de revenir à sa genèse, à son histoire sociale et culturelle». Pour Mme Leclerc-Olive Michèle, chargée de recherche à l'Université de Paris, la deuxième conférencière ayant développé l'autre sous-thème «Expériences migratoires et épistémologies sédentaires», une communication qui a proposé quelques réflexions sur les enjeux épistémologiques auxquels la restitution des ces expériences et leurs analyses sont confrontées.
«Méditerranée et processus migratoire entre les deux rives», «L'immigration algérienne, entre Histoire et Mémoire», «Migration et mutations économiques et sociopolitiques» «Système migratoire et coopération répressive en Méditerranée: le cas de la coopération UE-Maroc et UE-Algérie», «Migrations internationales et transactions sociales», «Les nouvelles migrations en Europe et en Méditerranée», ont été d'autres sous-thèmes entres autres développés respectivement par Laâcher Smaïn, sociologue, Cemes/Ehess (Paris), Zehraoui Ahcène, sociologue, membre du Lise-Cnrs/Cnam (Paris), Kadi Tlilane Nouara, professeur d'économie à l'université de Béjaïa, Baghzouz Aomar, professeur en sciences politiques à l'université de Tizi Ouzou, Blanc Maurice, professeur émérite en sociologie à l'université de Strasbourg.
M. Berretima Abdel-Halim, maître de conférences en sociologie à l'université de Béjaïa, président du comité scientifique et dudit colloque, a quant à lui, développé la question relative à l'exil intellectuel intitulé «Les intellectuels algériens: entre exil et précarité», un phénomène qui touche généralement les instituteurs, les universitaires, les penseurs, les écrivains, les journalistes ou les juristes, concerne autrement une élite qui souffre doublement de son statut professionnel et sociétal car contrainte de fuir contre son gré les dysfonctionnements qui touchent la société algérienne et ses institutions».
Source de l'article Expression.dz
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