L’université de Béjaïa a abrité jeudi dernier, une rencontre scientifique ayant pour thème “Passé et futur de l’aire méditerranéenne”.
Le rendez-vous a permis à une forte délégation espagnole, composée de personnalités intellectuelles et politiques (le président de la prestigieuse académie royale espagnole pour les sciences économiques et financières,
Gil Aluja, l’ambassadeur d’Espagne en Algérie, Gabriel Busquets, et d’autres académiciens dont l’ancien ministre Mohamed Laïchoubi) d’établir un lien et de débattre avec leurs homologues algériens (le wali de Béjaïa, M. Hammou Ahmed-Touhami, le recteur, le Pr Mérabel Djoudi et autres professeurs et enseignants des huit facultés de Béjaïa) sur cet espace en devenir, qui est la Méditerranée.
Un territoire particulièrement chargé d’histoire, comme l’ont rappelé les différents intervenants, qui se sont relayés à la tribune. À l’issue de la rencontre, une convention a été signée entre les deux institutions, l’académie royale espagnole et l’université de Béjaïa. Le président de l’académie royale espagnole, Gil Aluja, mathématicien et économiste, a plaidé pour l’établissement d’un contact permanent entre les chercheurs des deux pays d’autant plus que quelques siècles auparavant cet échange avait lieu. Béjaïa était alors une ville du savoir ; on venait de partout pour y étudier et confronter les idées, le débat philosophique étant alors possible.
D’ailleurs, la communication, présentée par le Pr Aïssani Djamil, rendait compte admirablement de cet échange fructueux entre les pays du Maghreb, - le centre de rayonnement en Algérie était alors Béjaïa -, et ceux de la Méditerranée dont l’Espagne, plus précisément l’Andalouise. Il citera l’exemple des célèbres penseurs musulmans (Averroès, Ibn Khaldoune, etc.), célébrés y compris en Europe. L’ambassadeur d’Espagne, Gabriel Busquets, a souhaité un développement accru de la coopération bilatérale entre les deux pays, qui doit selon lui, se distinguer dans d’autres secteurs que celui de l’énergie bien que celui-ci demeure le véhicule principal de cette coopération. Occasion pour le professeur Mérabet, qui venait de participer à une rencontre des recteurs des universités algériennes avec leurs homologues espagnols, de rétorquer avec diplomatie, qu’il est convaincu pour sa part, qu’en matière d’échange scientifique, “il sera durable et surtout fructueux pour les deux parties”.
L’ancien ministre du Travail puis de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Laïchoubi, qui a été élu en juin 2008, à l’académie royale espagnole des sciences économiques et financières, a été l’artisan de ces retrouvailles entre les intellectuels des deux rives de la Méditerranée. L’intervention du politologue, a porté sur les limites et l’inadaptation des systèmes institutionnels actuels et des philosophies qui les inspirent. Il citera l’exemple du Conseil de sécurité de l’ONU dont quatre pays membres ne représentent que 10% de la population mondiale.
Par conséquent, l’Occident ne peut plus dicter la règle du jeu. Idem en matière du budget mondial consacré à l’armement, qui est, selon lui, de quelque 1000 milliards de dollars. Le Pentagone, à lui-seul, y consacre quelque 500 milliards. Le budget onusien pour faire la paix n’est que de15 milliards, a-t-il déploré.
Source de l'article Liberté-Algérie
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