Les ressortissants français installés dans le Maghreb sont plutôt enclins à porter le candidat socialiste en tête des suffrages.
Quel sera le score des prétendants à l’élection présidentielle dans les pays du Maghreb? On le sait, les Français résidant en Tunisie, en Algérie ou au Maroc, qu’ils soient binationaux ou simplement expatriés, participent eux aussi au scrutin.
En 2007, le «vote français au Maghreb» avait clairement penché à gauche alors que, pour mémoire, Nicolas Sarkozy avait été largement plébiscité par l’ensemble des Français expatriés, en obtenant un total de 54% des suffrages contre 46% pour Ségolène Royal.
C’est en Algérie que le rejet de Nicolas Sarkozy avait été le plus flagrant, puisque la candidate socialiste y avait raflé 80,5% des suffrages contre 19,5% pour le futur président.
Les bons scores de la gauche en 2007
«C’est en Algérie que Ségolène Royal a fait son meilleur score toutes régions et circonscriptions confondues, rappelle un expatrié installé à Alger depuis 2000. Cela est dû au fait que les expatriés qui vivent dans ce pays sont souvent de gauche tandis que les binationaux ne veulent absolument pas entendre parler de Sarkozy.Cela devrait se répéter cette année et le score de Hollande aurait pu être plus élevé si tous les binationaux s’étaient inscrits sur les listes électorales. Même si les socialistes entretiennent des rapports difficiles avec l’Algérie, ils savent que les quelques 25.000 électeurs sont un précieux réservoir de voix.»
Côté algérien, on ne trouve rien d’anormal à ce que les «expats» votent à gauche.
«C’est la moindre des choses quand on vit dans un pays du Maghreb», estime un éditorialiste qui rappelle le «malaise»des Algériens lorsque Jean-Marie Le Pen avait dépassé la barre des 10%, à l’élection présidentielle de 1988.«A l’époque, on avait accusé le personnel du consulat d’avoir voté Le Pen…», ajoute le journaliste.
En Tunisie, la situation est comparable à ce qui se passe en Algérie. En 2007, Ségolène Royal y avait obtenu 70,5% des suffrages contre 29,5% pour Nicolas Sarkozy et cela pour un total de 12.046 électeurs.
L'influence du printemps arabe
Cette année, la tendance devrait être la même d’autant que les relations franco-tunisiennes ne se sont guère améliorées, depuis la chute du régime de Ben Ali et la réticence de Paris à accepter la nouvelle donne politique tunisienne.
«La communauté française de Tunisie sait qu’elle enverra un mauvais signal si elle vote Sarkozy, car, ce dernier est très impopulaire chez les Tunisiens», admet un Français installé à Sfax.
Comme lui, d’autres expatriés craignent aussi qu’un vote en faveur de la droite ne donne des arguments au parti Ennahda lequel surfe depuis plusieurs mois sur le sentiment anti-français. Les islamistes auraient ainsi beau jeu de dénoncer l’existence d’un «ennemi de l’intérieur» aux ordres de Sarkozy, autrement dit les binationaux.
Les expats du Maroc fidèles à la droite
De son côté, le Maroc fait figure d’exception. En 2007, Nicolas Sarkozy y était arrivé en tête avec 51,9% des suffrages contre 48,1% pour son adversaire socialiste. Un résultat qui témoigne de la sociologie de la communauté française au Royaume.
En effet, cette dernière comprend un nombre important de retraités mais aussi de chefs d’entreprises, autrement dit une population plutôt encline à voter à droite.
A cela s’ajoute le fait que Rachida Dati, d’origine marocaine, n’a pas ménagé sa peine pour porter la bonne parole du candidat de l’UMP. Un engagement qu’elle a renouvelé en 2012 en se déplaçant à plusieurs reprises au Maroc, pour convaincre les électeurs expatriés (près de 22.000) à voter pour Nicolas Sarkozy.
Par Akram Belkaïd - SlateAfrique
Source de l'article de SlateAfrique
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