La
commission du commerce international (INTA) du PE a invité l’UE à faire progresser
ses relations commerciales avec les pays méditerranéens après les révolutions
du Printemps arabe. Dans un rapport consacré à la stratégie commerciale et
d’investissement de l’Union pour le sud de la Méditerranée, adopté le 27 mars,
les eurodéputés soulignent l’importance de ces pays et les opportunités
économiques nées des changements politiques dans la région.
« Depuis la chute du mur, l’UE n’a pas assisté
à ses frontières à une transformation politique aussi importante que le
Printemps arabe », a déclaré le rapporteur Niccolo Rinaldi (ADLE, Italie), pour
qui « il faut saisir l’occasion pour relancer le projet de zone de
libre-échange euro-méditerranéenne ». La déclaration de Barcelone de 1995
prévoyait la réalisation de cette zone de libre-échange avant 2010, « mais cela a échoué. » Dans le rapport, les
députés disent espérer « que tous les
partenaires utiliseront l’élan donné par le printemps arabe pour progresser dans
les réformes nécessaires à la création d’un espace de libre-échange à part entière
et opérationnel », mais sans que cela se fasse au détriment de l’intégration
régionale.
PME
Le
projet de rapport insiste sur le rôle des petites et moyennes entreprises (PME)
qui fournissent jusqu’à 30 % d’emplois dans certains pays de la région. Les
eurodéputés expriment des craintes quant au nombre élevé de PME non
enregistrées qui opèrent sur le « marché
noir » et ils demandent à l’UE d’appliquer une stratégie commerciale pour
inciter les entreprises non enregistrées à légaliser leur statut.
Le
pourcentage d’emplois non structurés (à l’exclusion de l’agriculture) dans
certaines PME pourrait même atteindre 70 %, selon le rapport. « Pour que le bénéfice d’une zone de
libre-échange touche le plus grand nombre, il est impératif d’entreprendre des actions
concrètes pour promouvoir les PME qui sont le moteur de l’économie locale »,
souligne M. Rinaldi. Il pense que pour y arriver, cela nécessite l’aide
technique de l’UE pour adapter la production aux normes européennes, un soutien
de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour des programmes de
micro-crédit, un accent sur le financement des PME par le FEMIP (l’outil de
partenariat de la BEI avec les pays méditerranéens), la ratification rapide du
prolongement du mandat de la BERD (banque européenne pour la reconstruction et
le développement) et plus de facilités de visa pour les étudiants et les chefs
d’entreprises. Tous ces points ont été avalisés par les membres de la
commission INTA.
Les
eurodéputés ont aussi dit leur préoccupation à propos du manque de transparence
du service européen d’action extérieure (SEAE) qui n’a pas encore publié les
détails des critères « ‘plus pour plus » qui sont censés déterminer si un pays
peut être admis à négocier un accord de libre-échange avec l’UE. « Il est grand
temps que la Haute représentante publie les critères détaillés nécessaires pour
faire avancer la situation », a dit M. Rinaldi.
Par
Lénaïc Vaudin d’Imécourt – Europolitique
Source
Europolitique
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