Le lancement officiel de la plateforme euro-méditerranéenne sur le marché régional de l’électricité est prévu aujourd’hui à Rabat, lors d’une cérémonie coprésidée par le ministre de l’Énergie, Abdelkader Amara, et les représentants de l’UE et de la Jordanie, qui coprésident actuellement l'Union pour la Méditerranée. Un plan d'action 2016-2017 doit être examiné le même jour.
C’est un événement majeur dans la coopération énergétique des pays de l'Union pour la Méditerranée (UpM).
Aujourd’hui à Rabat, le ministre de l’Énergie, Abdelkader Amara, lance - avec les représentants de l’Union européenne et de la Jordanie, qui coprésident actuellement l’UpM- la plateforme euro-méditerranéenne sur le marché régional de l’électricité. Ce mécanisme flexible et rapide d’échanges et de partenariat a pour objectif de structurer et accélérer la coopération entre l'Union européenne et les pays du Sud de la Méditerranée dans le domaine de l’électricité. Le but commun étant d’en assurer un approvisionnement sûr, durable et abordable à travers entre autres le renforcement des échanges électriques, le développement des investissements, notamment les infrastructures d’interconnexions et la convergence des réglementations, à même d’assurer à terme l’intégration des marchés électriques de la région. Au cours de cet événement -auquel doit prendre part le Commissaire européen de l’énergie et du climat, Miguel Arias Cañete, ainsi que de hauts responsables des pays membres de l’UpM et des opérateurs du secteur de l’énergie- une réunion d’experts est prévue pour étudier un projet de plan d’action de cette plateforme pour la période 2016-2017.
Un projet de longue date
Rappelons que ce projet de plateforme était en négociation, depuis plusieurs années déjà, entre les ministres de l’Énergie des pays euro-méditerranéens. Il a pris un nouvel an lors de la conférence ministérielle UpM sur l’Énergie tenue le 11 décembre 2013 à Bruxelles. Lors de cette conférence, de nombreuses délégations avaient fait part de leur soutien à l’idée d’une Communauté méditerranéenne de l’Énergie. Le secrétariat de l'UpM était chargé de préciser progressivement le concept en liaison avec toutes les parties concernées et de préparer un document définissant les objectifs politiques communs et détaillant les mécanismes à envisager pour mettre en place cette Communauté.
Une coopération énergétique importante entre l'UE et les pays du Sud de la Méditerranée était déjà mise en œuvre dans le cadre de la Politique de voisinage, et le Maroc figure, selon l’UE, parmi les principaux bénéficiaires. Ceci grâce à plusieurs projets d'accompagnement de la mise en œuvre du Plan solaire, du Programme intégré de l'énergie éolien, de la réforme du secteur de l'énergie et de la formation aux nouveaux métiers des énergies renouvelables. Cependant, l'ampleur des nouveaux défis à relever nécessitait une approche encore plus ambitieuse et inclusive de tous les partenaires euro-méditerranéens.
Selon la Banque mondiale, en 2030, les investissements servant à couvrir les besoins énergétiques de la région méditerranéenne s’élèveront à 23 milliards d’euros par an.
De la réflexion à l’action
C’est ainsi qu’en mai 2015, les parties prenantes au projet s’étaient réunies à Rabat lors d’une rencontre co-présidée par le ministre Abdelkader Amara. Durant cette réunion, la co-présidence de l’UpM, représenté par le Commissaire européen Miguel Arias Cañete, et le secrétaire général responsable de l’énergie en Jordanie, Ghaleb Maabreh, en présence du secrétaire général de l’UpM, Fathallah Sijilmassi, avaient annoncé un nouveau mécanisme pour promouvoir le dialogue régional sur les trois principaux sujets du secteur de l’énergie dans la région : gaz, marché de l’électricité régional et énergie renouvelable et efficacité énergétique. Il a été ainsi décidé de lancer 3 plateformes dédiées à ces thématiques.
Le but de ces plateformes est d’offrir un forum permanent et structuré, sous la coordination de la co-présidence de l'UpM, entre toutes les parties prenantes publiques et privées, pour l'analyse et la proposition d'objectifs ; l'identification d'actions concrètes de coopération et le suivi de leur mise en œuvre.
Le 11 juin dernier à Bruxelles, la première plateforme relative au gaz naturel a été lancée. La 3e plateforme relative aux Énergies renouvelables et à l'Efficacité énergétique devra être lancée ultérieurement au Caire.
Par Moncef Benhayoun - Source de l'article Le Matin
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