Le secteur des TIC et de la santé sont deux secteurs dans lesquels les Psem et, plus particulièrement, les pays du Maghreb ont des atouts pour développer des activités économiques à forte valeur ajoutée, créatrice des richesses et d’emploi qualifié.
Des avancées importantes ont été faites dans le domaine de la production des médicaments, par exemple, ce qui permet à ces pays de subvenir à une partie de leurs besoins locaux, voir d’exporter comme le Maroc vers l’Europe et l’Afrique. Du coté des TIC, des stratégies plus ou moins volontaristes ont été mises en place participant à l’essor du secteur qui contribue autour de 13,5% au PIB en Tunisie, pour 7% au Maroc et pour 4% en Algérie. En France, en 2011, les TIC représentent 5% du PIB.
Ces activités peuvent être envisagées dans le cadre d’une coproduction Nord-Sud et Sud-Sud compte tenu des complémentaires existantes.
Dans ce cadre, l’atelier « Nouveaux secteurs porteurs : santé et TIC, l’apport d’une vision globale au service des enjeux locaux » a été l’occasion de :
- présenter les potentialités de ces secteurs ;
- identifier les conditions, freins et leviers, d’une colocalisation réussie ;
- échanger sur les possibilités et sur des exemples de colocalisation dans ces secteurs.
Animé par Fréderic Dubessy, rédacteur en chef d’Econostrum.info, l’atelier a compté avec la participation de :
- Pierre-Olivier Adrey, Directeur général d’AMANA assurances (Algérie) ;
- Farid Chaoui, Professeur de gastro-entérologie et co-chef de projet santé d’IPEMED
(Algérie) ;
- Ridha Charfeddine, PDG d’UNIMED (Tunisie) ;
- Bachir Rachdi, PDG du groupe INVOLYS (Maroc).
Après une introduction par Rachid Jankari, Directeur général de Jankari consulting et expert associé auprès d’IPEMED sur les TIC, des premières recommandations de l’étude, en cours de réalisation, sur la filière TIC euro-magrébine ainsi que la présentation par Mohammed Wadie Zerhouni, coordonnateur des activités liées aux médicaments et à la pharmacie auprès du Secrétariat Général du ministère de la Santé du Maroc et expert associé auprès de l’IPEMED, de l’étude « Vers un marché magrébin du médicament », les échanges entre les intervenants et l’interaction avec la salle ont permis de dégager les points clés suivants :
1. La coproduction est une réalité
Il existe beaucoup d’initiatives réussies de coproduction, notamment Sud-Nord, dans le domaine des TIC et de la santé. Malgré l’obsolescence du cadre réglementaire et des multiples contraintes, les acteurs économiques vont de l’avant et développent des coopérations de ce type. Ils montrent ainsi l’existence d’une maîtrise d’un savoir-faire, des compétences pointues et de la valeur ajoutée au Sud.
2. Certaines conditions favorisent la réussite des coproductions
Il est primordial d’avoir une vision large du partenariat « gagnant-gagnant » à mettre en place et ne pas réfléchir seulement en termes purement industriels et commerciaux. Dans ce cadre, faire du codéveloppement des produits, de la co-formation au sein de l’entreprise et donner un rôle clé à la R+D, sont des éléments essentiels dans la relation de coproduction.
3. La compétitivité aujourd’hui ne se gagne pas par le coût
D’où l’intérêt des coproductions et de la mise en place des partenariats « gagnant-gagnant » qui permettent de mieux adapter le produit aux besoins du marché local et de réussir l’aventure entrepreneuriale.
4. Il est nécessaire de dépasser le cadre individuel pour aller vers une politique volontariste de coproduction dans la région
Des reformes et des mesures adaptées doivent être mises en place par les différents pouvoirs publics afin que ces initiatives réussies de coproduction ne soient pas une exception mais deviennent la règle. C’est une des idées fortes exprimées notamment par Bachir Rachdi, PDG d’Involys, et Rachid Jankari, expert auprès de l’IPEMED.
5. La mise en place de la Verticale (Europe – Méditerranée – Afrique) et d’une région euroméditerranéenne intégrée en profondeur passe par un renforcement de l’intégration magrébine
Tous les acteurs sont conscients du rôle central des pays et des acteurs magrébins dans ce processus de coproduction et des liens privilégiés qu’ils entretiennent avec l’Afrique. Pour pouvoir jouer pleinement ce rôle de « pont vers le Sud », l’intégration Sud-Sud doit être relancée par l’harmonisation et la convergence des normes, par l’ouverture des marchés et la facilitation des flux des capitaux.
Compte rendu par Macarena NUÑO, chef de projet à IPEMED.
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