Méditerranée : mare nostrum pour les migrants ?
Dossier dirigé par Sylviane de Wangen et Pedro Vianna
La mer Méditerranée est parsemée d’îles appartenant pour la plupart d’entre elles à l’Union européenne, soit en tant qu’État membre (Malte et Chypre), soit en tant que partie insulaire d’un État membre.
’une d’elles, Lampedusa, italienne, est plus proche de la Tunisie et de la Libye que de l’Italie. Cette proximité fait de Lampedusa l’un des terminus des routes maritimes empruntées par les migrants pour atteindre les rivages de l’Union européenne. Ces routes varient au gré de divers facteurs, dont les actions répressives menées par les pays européens, qui ont pour effet de déplacer les voies de passage du Sud vers le Nord, les « filières » de passage – qu’elles soient solidement structurées et contrôlées par des maffias ou qu’elles soient plutôt « artisanales », éphémères et de « proximité » – s’adaptant aux circonstances.
Quoi qu’il en soit, qu’il s’agisse de celle du détroit de Gibraltar, de celle des Canaries ou de celle de Lampedusa, les routes maritimes de la migration, méditerranéennes ou atlantiques, sont devenues tristement célèbres depuis des années du fait des immigrants qui périssent en haute mer ou qui échouent sur les plages européennes, vivants ou morts.
L’Europe, de son côté, se barricade toujours plus, en renforçant son arsenal juridique (législations nationales et directives européennes, accords de réadmission, traités, etc.) et en développant des actions sécuritaires et répressives à l’initiative des États nationaux, de groupes d’États ou de l’Union européenne elle-même (Frontex, Eurosur).
Cette logique sécuritaire conduit également à des extrêmes comme la construction de murs (autour des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, au Maroc) et, très récemment, à une demande (italienne) de placer le contrôle des migrations dans le cadre de la politique communautaire de sécurité et de défense…
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