L’instabilité politique en Libye, depuis la chute du régime de Mouamar El Gueddafi il y a 2 ans, a frappé de plein fouet l’industrie pétrolière du pays, dont dépend en grande partie le financement du budget de l’Etat.
Le ministre libyen de l’énergie, Abdelbari Arrous, a estimé les pertes pour le Trésor à 7,2 milliards de dollars, conséquence de la paralysie des installations de production et d’exportation de pétrole et de gaz depuis le début de l’année en cours. La production de pétrole a enregistré une chute vertigineuse, passant de 1.4 millions de barils/jour il y a deux ans à 250 000 barils/jours actuellement, dont la moitié est destinée aux quelques raffineries encore en activité dans le pays. Fait aggravant pour la situation déjà précaire du pays, le pétrole Libyen fait face à une rude concurrence de la part de pays comme l’Algérie et le Nigeria, qui ont compensé la chute des exportations en sur le marché méditerranéen. « Nous faisons face à un grand problème parce que le pétrole algérien et nigérian nous ont pris des parts en Méditerranée, ce qui nous pousse à prospecter d’autres marchés comme l’Est asiatique, » a déclaré le ministre à une chaîne de télévision locale.
Pas d’échéance sur la reprise des exportations de pétrole
Prudent, Abdelbari Arrous s’est refusé à avancer une date de reprise des exportations libyennes d’hydrocarbures. D’où les difficultés du gouvernement à préparer le budget 2014, dont l’estimation était initialement basée sur une production de 1,3 millions de barils/jour. Le ministre a ajouté que seuls quelques gisements, celui d’El Feel, ceux situés en mer et des installations gérées par la compagnie publique à Sirte, sont encore en production. Le ministre a ajouté que même si la reprise de la production était possible, elle ne serait effective qu'après les travaux de réparation des installations pétrolières, comme les pipelines et les usines de traitement d'hydrocarbures. L'armée libyenne a appelé les miliciens et les groupes armés à mettre fin à leur occupation de champs pétrolifères et de ports et de permettre la reprise des exportations d'hydrocarbures, mettant en garde contre le risque de voir la Libye sombrer dans l'anarchie. Le Premier ministre Ali Zeidan n'est pour l'instant pas parvenu à mettre fin par la négociation à des occupations et des grèves menées par des vigiles, des fonctionnaires, des miliciens et d'autres groupes aux revendications diverses allant de l'autonomie à une meilleure répartition des richesses.
Source de l'article Maghrebemergent
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire